Le journal pro-gouvernemental était absent des kiosques depuis le 5 août à la suite d'une rare grève déclenchée pour protester contre le non paiement aux journalistes de primes liées à la publicité et des "licenciements abusifs", selon les délégués du personnel. Ces derniers ont aussi décrié la "mauvaise gestion" et "un pillage systématique des ressources (du journal) à travers des marchés nébuleux et des magouilles". "Nous avons décidé de reprendre le travail. Les autorités ont dit qu'elles nous ont entendus. Nous attendons leur arbitrage", a déclaré mercredi à la presse Ndiol Maka Seck, coordonnateur du collège des délégués du personnel, formé de trois syndicats de l'entreprise. "Il nous faut un autre manager parce que le contrat de confiance est rompu avec le directeur général" Yakham Mbaye, un responsable du parti présidentiel, a ajouté M. Seck. La direction du journal a rapporté dans l'édition post-grève de mercredi "les péripéties qui ont conduit à cette situation (de grève) née de désaccords" avec le personnel". Elle a "regretté cet impair qui a causé du tort à l'Etat, à nos lecteurs et aux annonceurs" et "présenté" ses excuses. Le quotidien pro-gouvernemental Le Soleil est le plus ancien au Sénégal, créé en 1970. Propriété de l'État à 51% et d'autres institutions publiques à 49%, il est chargé notamment de vulgariser la politique du gouvernement. Onze journalistes du quotidien avaient été brièvement interpellés le 4 août par la gendarmerie parce qu'ils protestaient contre "la gestion gabegique" de M. Mbaye, selon un communiqué d'un des syndicats des employés du journal. Le Sénégal occupe la 73e place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse établi en 2022 par l'ONG Reporters sans frontières (RSF).
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