Réélu en 2016 avec plus de 93,7% des suffrages, M. Obiang détient à 80 ans le record mondial de longévité au pouvoir pour un chef d'Etat vivant, hors monarchies, et la Guinée équatoriale, riche de ses hydrocarbures, est l'un des Etats les plus fermés et autoritaires au monde. La Commission Électorale Nationale (CEN) a clos vendredi la période des candidatures pour les élections présidentielle, législatives, sénatoriales et municipales, prévues le même jour, et proclamé officiellement les candidats retenus, selon la télévision d'Etat, TVGE. Outre M. Obiang pour son tout puissant Parti Démocratique de Guinée Equatoriale (PDGE), parti unique jusqu'en 1991 dans cette ancienne colonie espagnole, Andrès Esono Ondo sera le candidat de la Convergence pour la Démocratie Sociale (CPDS), seul parti d'opposition qui ne soit pas interdit, et Buenaventura Monsuy Asumu celui du Parti de la Coalition Sociale démocrate (PCSD), jusqu'alors allié au PDGE dans les scrutins législatifs et municipaux. Le PDGE détient 99 des 100 sièges à l'Assemblée nationale sortante et la totalité des 55 sièges du Sénat. Depuis plusieurs semaines, les forces de l'ordre mènent une impitoyable campagne d'arrestations et d'emprisonnements d'opposants au motif, selon le régime, qu'elles ont déjoué un "complot" de l'opposition (dont les cadres vivent majoritairement en exil) qui prévoyait des "attentats" contre "les stations d'essence, des ambassades occidentales et les domiciles de ministres". M. Esono Ondo se présente pour la première fois, M. Monsuy Asumu pour la troisième. Il avait été candidat - un "faire-valoir" du chef de l'Etat selon l'opposition - en 2002, 2009 et 2016, ne récoltant que des miettes. Après l'arrestation violente de plus de 150 militants du parti interdit Citoyens pour l'Innovation (CI), dont son chef Gabriel Nse Obiang Obono, d'activistes des droits humains comme Anacleto Micha Ndong Nlang, et d'un rappeur critique du pouvoir et très populaire, Leoncio Prisco Eko Mba, alias Adjoguening, le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC), basé au Cameroun, a dénoncé dans un communiqué "une vague de répression destinée à faire taire la population (...) à l'approche des élections".
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