Le festival, qui a accueilli lors des précédentes éditions quelque 10.000 personnes parmi lesquels des touristes étrangers, doit se tenir pendant quatre jours à partir du 15 septembre dans la ville de Jinja (sud-est). Le 6 septembre, le Parlement avait interdit le festival, l'accusant de "promouvoir l'immoralité". "Nous ne voulons pas de cette immoralité dans notre pays", avait déclaré devant la presse Rose Lilly Akello, ministre de l'Ethique et de l'Intégrité. Mais le ministre de l'Information, Chris Baryomunsi, a déclaré lundi à l'AFP que le festival pourrait finalement se tenir au vu des "bénéfices qui en découleront", notamment d'un point de vue touristique. Les mineurs ne pourront toutefois pas se rendre à ce festival et les "orgies et la nudité sont proscrites", tout comme "la drogue et les produits de contrebande", a souligné le ministre. "En cas de violation de ces règles, les forces de police arrêteront le festival et ordonneront à tout le monde de quitter les lieux", a-t-il prévenu. L'expression "Nyege Nyege" signifie une irrésistible envie de danser en langue Luganda, mais peut aussi avoir des connotations sexuelles dans d'autres dialectes de la région. En 2018, une précédente interdiction du festival décrétée par l'ancien ministre de l'Ethique, Simon Lokodo, avait déjà été levée après la polémique qu'elle avait déclenchée sur les réseaux sociaux. Ce fervent catholique et homophobe notoire avait affirmé que "l'homosexualité ne sera(it) pas acceptée" dans le pays et que le festival était "proche de la vénération du diable". L'homophobie est répandue en Ouganda, mais les relations dites "contre nature" sont passibles de la détention à perpétuité en vertu d'une loi datant de la colonisation britannique. Harcèlement et intimidations sont le quotidien des homosexuels dans ce pays où se développe un christianisme évangélique particulièrement véhément à l'égard du mouvement LGBTQ. L'Ouganda avait adopté en décembre 2013 une nouvelle législation réprimant notamment la "promotion de l'homosexualité" et rendant obligatoire la dénonciation des homosexuels. Mais cette loi, qui avait déclenché un tollé international, avait été annulée pour vice de forme par la Cour constitutionnelle en août 2014. En août, le gouvernement a suspendu la principale organisation de défense des droits des homosexuels, accusée de ne pas être enregistrée auprès des autorités.
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