Zimbabwe: l'auteure Tsitsi Dangarembga dément tout incitation à la violence

Infos. L'auteure zimbabwéenne Tsitsi Dangarembga s'est défendue mercredi d'avoir incité à la violence en manifestant dans les rues vides d'une banlieue de Harare, en pleine pandémie il y a deux ans, avec une petite pancarte réclamant des réformes.

Zimbabwe: l'auteure Tsitsi Dangarembga dément tout incitation à la violence

"Nous n'avons interpelé personne, n'avons forcé personne à nous rejoindre", a-t-elle déclaré devant un tribunal de la capitale. "Nous avons juste marché dans notre coin", a ajouté cette figure féministe de 63 ans, dont le roman "A fleur de peau", devenu un classique dans la région et bien au-delà, a été le premier publié en anglais par une femme noire dans ce pays d'Afrique australe. Elle avait été arrêtée alors qu'elle marchait dans les rues désertées par la pandémie, fin juillet 2020, avec une amie journaliste et une poignée d'autres manifestants. Sur sa large pancarte, tenue devant elle à deux mains, on pouvait lire ce sobre message: "Nous voulons mieux. Réformons nos institutions". Tsitsi Dangarembga n'a parlé à aucun passant, ni à la presse, "je suis restée dans mon coin", a-t-elle ajouté, insistant sur le fait que sa petite manifestation n'avait pas dérangé grand monde. Elle s'est exprimée à la barre mercredi après que le juge présidant l'audience ait refusé de lui accorder un délai pour mieux préparer sa défense. L'auteure a précisé qu'elle avait aussi brandi une autre pancarte ce jour là réclamant la libération d'un compatriote journaliste, Hopewell Chin'ono, alors incarcéré pour des accusations similaires d'incitation à la violence. Elle a démenti avoir résisté à son arrestation mais a reconnu avoir demandé aux policiers quelle loi elle avait précisément enfreinte. "Il y a une différence entre expression et incitation", a affirmé cette femme de lettres devant le tribunal. Arrestations arbitraires et répression contre l'opposition se sont durcies sous la présidence d'Emmerson Mnangagwa, qui a succédé à Robert Mugabe en 2017, relèvent plusieurs ONG de défense des droits.

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