Fuir la Libye, à tous prix : c'est le rêve de centaines de milliers d'Africains qui étaient venus travailler dans le pays de Kadhafi. Parmi eux, des Tchadiens. Leur nombre est estimé à 300 000. Aujourd'hui, ils cherchent à rentrer dans leur pays d'origine. Plus de 43.000 d'entre eux ont déjà regagné le Tchad depuis le début de la crise libyenne. Pour fuir la Libye, il faut traverser une des zones les plus hostiles de la planète. Aucune route n'existe, et les migrants doivent progresser en plein désert sur près d'un millier de kilomètres. « C'est un véritable défi pour ces hommes, ces femmes et ces enfants », explique Qasim Sufi, chef de mission au Tchad de l'Organisation internationale des migrations. « Le voyage est long, il dure de dix à quinze jours à bord de véhicules ouverts et bondés sous un soleil écrasant. Il fait très chaud, environ 50 degrés. Les migrants sont affamés et déshydratés, ils n'ont ni à manger ni à boire, ils sont épuisés et beaucoup tombent malades. » Certains racontent avoir été interceptés, dépouillés et battus par des hommes les accusant d'être des mercenaires à la solde de Kadhafi. Une zone minée, souvenir de la guerre tchado-libyenne, impose de nombreux détours. Un nombre important de véhicules tombent en panne d'essence et leurs occupants restent bloqués en plein désert, sans avoir pu atteindre la frontière.Dans ce contexte, l'Organisation internationale des migrations tente de leur venir en aide. Plusieurs milliers ont été pris en charge et conduits par camion à Faya et Kalait, au nord du Tchad. Les plus fragiles ont été évacués par avion vers la capitale tchadienne N'Djamena. Mais cet afflux de réfugiés pose aussi le problème de leur accueil. "L'hôpital de Faya, qui a une capacité d'accueil de 45 lits, accueille en ce moment plus 350 personnes », note le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU au Tchad (Ocha). Les structures d'hébergement sont largement insuffisantes, d'autant que les Nations-Unies redoutent que le flot de ces migrants s'intensifie dans les semaines à venir. Clémence Mortier
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