"Je suis (...) profondément troublé par le risque important d'escalade compte tenu de la mobilisation massive et continue de soldats et de combattants par les différentes parties au conflit", a-t-il affirmé dans un communiqué. Il a lancé un appel à toutes les parties au conflit pour qu'elles cessent immédiatement toutes les hostilités et oeuvrent à une solution pacifique et durable. Après cinq mois de trêve ayant laissé entrevoir des espoirs de négociations, les combats ont repris depuis le 24 août dans le nord de l'Ethiopie. Lundi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait souligné que la situation en Ethiopie devenait "incontrôlable". En raison des difficultés en termes de communications et d'accès, l'ONU ne dispose pas d'un bilan complet du nombre de victimes. "Ce que nous avons réussi à documenter depuis le 31 août, c'est qu'il y aurait eu au moins 31 civils, dont des enfants, tués et 73 autres blessés dans 14 frappes aériennes distinctes lancées par l'armée de l'air éthiopienne dans la région du Tigré, notamment à Mekele, Shire et dans d'autres parties du Tigré", a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse à Genève. "Mais bien sûr, il est très probable que ce chiffre soit extrêmement sous-estimé", a-t-elle ajouté. - "Totalement inacceptable" - M. Türk a souligné dans le communiqué que les dernières frappes aériennes sur la région du Tigré risquent de fortement exacerber l'impact des hostilités sur les civils. "Depuis le 31 août, nous avons reçu de nombreuses informations faisant état de victimes civiles et de destruction de biens civils en raison de frappes aériennes et de tirs d'artillerie dans le Tigré. Les perturbations des communications rendent particulièrement difficile la vérification des informations, mais il est clair que le bilan pour les civils est profondément stupéfiant", a déclaré Türk. Parmi les personnes tuées récemment figure un membre du personnel de l'ONG International Rescue Committee (IRC), qui faisait partie d'une équipe chargée de fournir une aide humanitaire aux femmes et aux enfants. "C'est totalement inacceptable", a soutenu M. Türk, qui a appelé les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, en prenant notamment toutes les mesures possibles pour protéger les civils et les biens civils et en facilitant l'accès humanitaire aux populations. "En vertu du droit international, les attaques sans discrimination ou les attaques visant délibérément des civils ou des biens civils constituent des crimes de guerre", a rappelé le Haut-Commissaire. Le conflit, qui oppose depuis novembre 2020 le gouvernement fédéral éthiopien aux autorités rebelles du Tigré, se déroule quasiment à huis clos, le nord de l'Ethiopie étant largement interdit aux journalistes. Mais selon des sources concordantes, le Tigré est actuellement pris en tenaille entre, au nord, une offensive conjointe des armées éthiopiennes et érythréennes depuis l'Erythrée, et au sud les troupes éthiopiennes aidées des forces des régions de l'Amhara et de l'Afar voisines. "Les informations dont nous disposons ce matin indiquent que la situation dans les camps (de réfugiés en Ethiopie) est calme. Mais nous observons la situation avec inquiétude et nous nous faisons l'écho des appels à la cessation des hostilités", a indiqué aux journalistes une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Shabia Mantoo, à Genève.
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