Dans ce "communiqué" adopté le 4 juin, à l'issue d'un exposé du Haut représentant de l'UA pour la Corne de l'Afrique, Olusegun Obasanjo, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) félicite ce dernier pour "les engagements directs qui ont eu lieu entre le gouvernement fédéral éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF)". Aucun détail n'est donné sur la date, la fréquence, la nature ou le contenu de ces contacts. Des diplomates et observateurs ont ces dernières semaines fait état officieusement auprès de l'AFP de contacts téléphoniques directs entre des responsables des deux camps. Mi-juin, en annonçant la mise en place d'un comité chargé d'organiser et mener de futurs pourparlers, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait démenti les rumeurs sur des "négociations secrètes" déjà en cours. Dans son communiqué, l'UA appelle les "partenaires" internationaux à "accroître leur appui au processus de médiation dirigé par l'UA, sous la direction" de M. Obasanjo, "qui constitue la seule approche viable et efficace pour trouver une solution négociée et durable à la situation en Ethiopie". Les combats ont cessé au Tigré depuis une trêve humanitaire déclarée fin mars et le gouvernement comme le TPLF se sont dits prêts à des négociations pour mettre fin au conflit. Mais aucune discussion concrète n'a encore eu lieu, en raison de divergences sur plusieurs points. Addis Abeba veut que les discussions soient parrainées par l'UA et commencent "sans précondition". Les rebelles du Tigré refusent la médiation de M. Obasanjo, dont ils mettent en cause l'impartialité, et exigent avant toute discussion le rétablissement des services essentiels (électricité, télécommunications, banque, carburant...) dont la région est privée depuis plus d'un an. Le conflit au Tigré a débuté en novembre 2020 quand M. Abiy y a envoyé l'armée fédérale pour en déloger les autorités de la région, qui contestait son autorité depuis des mois, les accusant d'avoir attaqué des bases militaires sur place. A l'issue d'une contre-offensive lancée en juin 2021, qui a débordé jusque dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar, les rebelles tigréens ont repris le contrôle l'essentiel de la région. Le conflit meurtrier a plongé le nord de l'Ethiopie dans une grave crise humanitaire.
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