Ces violences ont suscité l'inquiétude de pays occidentaux, notamment les États-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni, qui ont publié une déclaration commune exprimant leur préoccupation au sujet d'un "recours excessif à la force" pendant les manifestations. "Nous appelons toutes les parties à veiller à ce que les manifestations et la réponse de la police soient pacifiques et respectent l'État de droit", ont déclaré les Occidentaux, exhortant toutes les parties à tenir des pourparlers et à "parvenir à un consensus sur une feuille de route pour les élections." Des centaines de personnes sont descendues jeudi dans les rues de la capitale Hargeisa mais aussi dans les villes de Burao et Erigavo après l'échec des négociations entre le gouvernement et les partis d'opposition. Ces derniers accusent les autorités de chercher à retarder l'élection présidentielle prévue en novembre. Les manifestants portaient des pancartes pour le maintien des élections au 13 novembre 2022 et scandaient des slogans anti-gouvernementaux. - "Elections libres" - "La paix ne peut régner au Somaliland qu'avec des élections libres et équitables, que ceux qui défendent la démocratie l'emportent", a déclaré devant la foule Abdirahman Mohamed Abdullahi, chef du principal parti d'opposition, Waddani. Un organisateur de la manifestation, Ahmed Ismail, a déclaré à l'AFP que trois personnes, dont une femme, avaient été tuées à Hargeisa et que 34 autres avaient été hospitalisées. "Plusieurs personnes, dont un des gardes de sécurité de notre chef de parti, ont été tuées, nous enquêtons toujours sur le nombre total des décès qui peut être plus élevé", a déclaré un membre de Waddani à l'AFP, s'exprimant sous couvert de l'anonymat. Une personne est par ailleurs morte à Erigavo lors d'affrontements entre les manifestants et la police, a déclaré un témoin Abdullahi Mohamud. "Nous n'arrêterons pas ces manifestations... jusqu'à ce que le président (Muse Bihi Abdi) annonce qu'il est prêt pour les élections", a déclaré Heybe Adan, l'un des manifestants. Lors d'une conférence de presse jeudi soir, le dirigeant de Waddani a accusé le gouvernement d'avoir commis des "atrocités" contre les manifestants. "Il s'agissait d'une manifestation pacifique avec des gens qui avaient seulement des pancartes et des sifflets, mais le gouvernement a commis des violations (de droits) en utilisant un pouvoir excessif, des balles réelles et du gaz lacrymogène," a-t-il accusé. La décision du gouvernement d'enregistrer de nouveaux partis politiques avant les élections a également provoqué la colère de Waddani et du parti d'opposition Justice et Bien-être (UCID), qui craignent que de nouveaux mouvements ne les affaiblissent. En juin, des dirigeants de l'opposition ont accusé la police d'avoir tiré du gaz lacrymogène et des balles réelles pour disperser une manifestation antigouvernementale à Hargeisa, avec les mêmes revendications. Ancienne colonie britannique, le Somaliland a déclaré son indépendance de la Somalie en 1991, un acte non reconnu par la communauté internationale qui a laissé cette région de 4,5 millions d'habitants pauvre et isolée. Le Somaliland est cependant resté un îlot de stabilité, en comparaison avec la Somalie, ravagée par des décennies de violence politique et une insurrection islamiste meurtrière.
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