La Commission électorale indépendante (IEBC) doit d'ici le 16 août annoncer les résultats définitifs de la présidentielle de mardi dernier, qui doit désigner le successeur de Uhuru Kenyatta, président depuis 2013, et de cinq autres scrutins concomitants, parlementaires et de représentants locaux. Le dépouillement débuté mardi soir se poursuivait vendredi au niveau des circonscriptions, des comtés et au niveau national à Nairobi. Dès le lendemain du scrutin, les télévisions kényanes ont commencé à diffuser en direct des résultats partiels, fluctuants et parfois contradictoires, basés sur leurs propres décomptes. Ils semblaient conforter le scenario d'un duel serré entre deux des quatre candidats à la présidentielle: Raila Odinga qui a reçu le soutien du président pour l'élection, et William Ruto, vice-président sortant. Or les chaînes de télévision ont cessé de diffuser leurs décomptes évolutifs de résultats, a-t-on constaté vendredi, sans fournir d'explications pour cet arrêt impromptu, survenu au moment même où l'IEBC exhortait les Kényans à la patience. "Il ne faut pas paniquer devant les différences qu'on voit dans les médias", a déclaré le chef de cette dernière, Wafula Chebukati, répétant que les résultats définitifs seraient bien annoncés par l'IEBC. Selon la Commission électorale, le taux de participation mardi s'élevait à un peu plus de 65%, en baisse par rapport aux 78% recensés lors des élections d'août 2017. "Ce qui compte, c'est les élus (locaux), eux sont influents pour notre quotidien. Peu m'importe les dépouillements en cours pour la présidentielle, ça rend les gens anxieux", a déclaré à l'AFP Peter Kamau, chauffeur de 42 ans. "Nous voulons un retour à la vie normale", ajoute-t-il. Tous les scrutins ont été contestés depuis 2002 au Kenya, donnant parfois lieu à des violences sanglantes. En 2007-2008, la contestation des résultats par Raila Odinga avait conduit à des affrontements inter-communautaires faisant plus de 1.100 morts et des centaines de milliers de déplacés, les pires violences post-électorales depuis l'indépendance du pays en 1963. L'IEBC est cette année particulièrement sous pression après l'annulation par la Cour suprême de la dernière présidentielle en 2017 pour "irrégularités".
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