L'affaire des quotas commence tout juste à se dégonfler. Il y a dix jours, Mediapart lâchait une bombe en révélant l'existence de discriminations raciales dans le football français. Selon le site d'information, la fédération française refléchissait à l'instauration de quotas dans les centres de formation pour y réduire le nombre de joueurs d'origine africaine. Face à ces graves accusations, la fédération et le Ministère des Sports ont mis en place deux commissions d'enquête. Hier, elles ont rendu leurs conclusions après une semaine d'auditions. Résultat : pas de coupable et pas de discrimination au regard de la loi française.Un temps suspecté de racisme, Laurent Blanc sort donc blanchi de cette sombre affaire. Quant à Mohamed Belkacemi, l'homme par qui le scandale est arrivé, il s'est vu couvrir de compliments par la ministre des Sports Chantal Jouanno. François Blaquart n' a lui pas eu droit aux mêmes égards. Le patron de la DTN (Direction Technique Nationale) reste dans le viseur ministériel. La Fédération Française de Football est aussi pointée du doigt. Un an après le naufrage sud-africain, l'affaire des quotas fait tâche. Elle soulève également quelques questions. La première concerne les joueurs binationaux. Français d'origine étrangère, ces jeunes évoluent dans les centres de formation de l'hexagone. Aidés financièrement, les meilleurs jouent en équipe de France juniors. Mais certains optent pour leur seconde nationalité avant de passer chez les séniors. Ce choix peut être justifié. Il peut d'abord être celui du coeur. S'ils changent d'équipe nationale, c'est aussi parce que ces jeunes n'ont pas le niveau pour jouer en équipe de France A. Cependant, ne pas être performant à 21 ans ne veut pas dire qu'on ne le sera pas quelques années plus tard. Des joueurs comme Drogba ou Chamakh sont là pour le rappeler. Quoi qu'il en soit, la fuite des jeunes talents formés en France n'est pas du goût des dirigeants de la fédération. Il est compréhensible que ces derniers n'aient pas envie de renforcer leurs futurs adversaires lors de grandes compétitions internationales. D'où l'ouverture d'un débat interne pour trouver des solutions à ce « problème » des joueurs binationaux. Autre question soulevée par cette affaire : celle de l'amour du maillot. Quel pays choisir lorsqu'on a deux nationalités ? La décision est loin d'être évidente. Certes, on peut expliquer l'histoire de l'équipe de France aux joueurs, leur inculquer ce que représente le maillot bleu ou encore leur faire chanter la Marseillaise. Malgré tous ces efforts déployés pour ramener les jeunes pousses dans le giron bleu, les responsables de la fédération buteront toujours sur un problème de taille : le choix du maillot est et restera une décision éminemment personnelle. Une chose est sûre, ce n'est pas avec des quotas discriminatoires que la France attirera les futurs talents de la planète foot. Benjamin ROGER
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.