La Chambre syndicale nationale des propriétaires de boulangeries a affirmé que 95% des boulangers du pays censés bénéficier des aides étatiques avaient répondu à l'appel de grève pour réclamer 14 mois de subsides non payés, une somme estimée à près de 78 millions d'euros. Près de 1.200 boulangeries qui ne sont pas concernées par le système de compensation continuent toutefois de fonctionner normalement. Plusieurs propriétaires de boulangeries en grève ont manifesté à Tunis devant le siège de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), dont ils relèvent. "Cela fait plus d'un an que nous payons de nos poches pour produire du pain, nous n'en pouvons plus", a déclaré à l'AFP Najib Mouhamadi, patron d'une boulangerie à Nabeul (nord-est). La Tunisie est en proie à une grave crise financière se traduisant ces derniers mois par des pénuries récurrentes de produits de base (farine, sucre, café...), dans un contexte d'inflation galopante (près de 9% en août sur un an). La semaine dernière, la capitale Tunis a connu de fortes perturbations dans la distribution des carburants. Le pays espère alléger sa crise grâce à un prêt de 1,9 milliard de dollars attendu du Fonds monétaire international (FMI). Ce prêt doit encore être validé en décembre par le conseil d'administration du FMI, auquel le gouvernement tunisien a promis une batterie de réformes, notamment la révision des subventions aux produits de base et la restructuration des entreprises publiques, pour la plupart surendettées et mal gérées. Le pays est également englué dans une grave crise politique depuis le coup de force du président Kais Saied qui s'est emparé des pleins pouvoirs en juillet 2021.
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