En décembre 2021, 47 militants et cadres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, rival malheureux du président Paul Biya réélu en 2018 pour un huitième mandat, avaient été condamnés de un à sept ans de prison ferme, notamment pour "rébellion" ou "tentative d'insurrection". Parmi eux figurent le porte-parole et le trésorier du parti. Ils avaient été arrêtés il y a deux ans avec des centaines d'autres personnes dans tout le pays alors que leur parti et plusieurs autres organisaient des "marches pacifiques" contre le régime de M. Biya, au pouvoir sans partage depuis près de 40 ans et le chef d'Etat le plus âgé au monde, avec 89 ans. Amnesty international avait alors accusé le président de poursuivre une "implacable répression" de toute opposition, caractérisée par des "arrestations et détentions arbitraires". L'audience s'est ouverte jeudi devant la Cour d'appel de Yaoundé avant d'être renvoyé au 20 octobre, le ministère public ayant demandé aux juges de rejeter la plupart des requêtes en appel estimant que certains actes de procédure avaient été déposés "hors délais". La Cour a renvoyé l'audience pour "permettre à la défense de réagir par écrit". "Nos clients ne se lamentent pas. Ils savent qu'ils défendent leurs opinions et qu'un jour l'Etat accédera à ce droit pour lequel ils se battent", a déclaré à l'AFP Me Hippolyte Meli, président d'un collectif d'avocats constitué pour défendre les "prisonniers politiques" du MRC. Plusieurs dizaines de policiers et un camion anti-émeute avaient été déployés aux abords du tribunal. M. Kamto était présent en robe d'avocat pour assurer la défense de ses militants aux côtés des autres conseils, mais il n'a pas pris la parole, selon Me Meli. "Kamto, président", ont scandé les accusés en dansant à leur arrivée. "Paul Biya doit partir", ont-ils également entonné dans la salle d'audience. Une actualisation de la liste de militants encore détenus est prévue, certains ayant été libérés depuis le dernier décompte effectué en avril, a assuré Me Meli à l'AFP. M. Kamto, rival malheureux de M. Biya réélu avec 71,28% des voix en 2018 dans un scrutin contesté par l'opposition, s'est longtemps présenté comme "le président élu" et a été emprisonné sans procès neuf mois durant en 2019 avant d'être relâché à l'issue d'intenses pressions internationales.
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