La justice française saisit 12 comptes de proches de Ben Ali

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PARIS (AFP)

L'enquête sur les biens détenus en France par l'entourage de l'ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali ouverte fin janvier a franchi un cap symbolique avec la saisie de 12 comptes appartenant à ses proches.

La justice française a déjà saisi le 1er février un avion appartenant à la famille de l'ancien dirigeant tunisien dans le cadre de cette enquête visant à recenser et immobiliser les biens détenus en France par le clan Ben Ali.

Cette fois, quelque 12 millions d'euros ont été saisis sur douze comptes appartenant à quatre proches de l'ancien dirigeant tunisien, a indiqué mercredi une source proche de l'enquête à l'AFP, une information confirmée de source judiciaire.

L'enquête préliminaire a été ouverte fin janvier par le parquet de Paris à la suite d'une plainte pour corruption, détournement de fonds et blanchiment déposée par trois ONG, Transparence International (TI) France, Sherpa et la Commission Arabe des droits humains.

Cette saisie "est une étape, mais c'est une goutte d'eau dans l'océan des détournements", a réagi auprès de l'AFP Me William Bourdon, avocat des plaignants et président de Sherpa.

"C'est une première étape.On est sur les montants modestes.On ne voit que la partie émergée de l'iceberg car qu'en est-il des avoirs immobiliers qui constituent l'essentiel?", a estimé de son côté le président de TI France, Daniel Lebègue.

Les associations soupçonnent que la fortune des Ben Ali n'est "pas le fruit des seuls salaires et émoluments" du président déchu et demandent un recensement des avoirs du clan Ben Ali et leur restitution au peuple tunisien.

Selon une source proche du dossier, une trentaine de biens, immobiliers ou non, auraient été identifiés en France comme susceptibles d'appartenir au clan Ben Ali, dont une dizaine en banlieue parisienne.

M. Lebègue évoque à titre d'exemple un "grand appartement" à proximité de l'avenue Montaigne à Paris "avec un garage où se trouvent une Bentley, deux Mercedes, une Porsche".

"La question qui se pose est celle de la restitution des biens et pour cela on a absolument besoin d'une décision de justice", a dit M. Lebègue à l'AFP.

Pour cela, TI France et Sherpa réclament la désignation d'un juge d'instruction qui dispose de prérogatives plus larges que le parquet.

"La désignation d'un juge d'instruction s'impose pour enquêter dans ce dossier, comme c'est déjà le cas pour l'instruction sur les +biens mal acquis+", a estimé Me Bourdon, en référence à une enquête sur les biens détenus en France par les proches de trois autres chefs d'Etat africains.

Deux juges d'instruction enquêtent sur les conditions d'acquisition d'un important patrimoine immobilier et mobilier en France par ces trois chefs d'Etat - Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema de Guinée équatoriale et le défunt chef d'Etat gabonais Omar Bongo Ondimba, et certains de leurs proches.D'après TI France, le patrimoine immobilier des trois chefs d'Etat en France s'élèverait à 160 millions d'euros.

Par ailleurs, le parquet de Paris a ouvert fin février deux enquêtes préliminaires visant à identifier et geler les biens en France du leader libyen Mouammar Kadhafi et de l'ancien chef d'Etat égyptien Hosni Moubarak, à la suite de plaintes de TI France et Sherpa.

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