La prison Badr, à 70 km à l'est du Caire, où des prisonniers ont été transférés à partir de mi-2022, a déjà enregistré au moins un décès, assure l'ONG, celui d'El-Sayed al-Sayfi, un détenu de 61 ans mort le 5 octobre. "Les détenus subissent les mêmes violations des droits humains que dans les prisons plus anciennes", accuse la patronne d'Amnesty, Agnès Callamard. Selon des témoignages de proches et d'avocats de détenus, ces derniers manquent de nourriture, de vêtements, de livres, de médicaments et sont souvent privés de visites familiales. Badr et Wadi al-Natroun - où est incarcéré le détenu politique le plus célèbre d'Egypte, le Britannico-égyptien Alaa Abdel Fattah, en grève de la faim depuis plus de 200 jours - faisaient partie de la "stratégie nationale des droits humains" annoncée en grandes pompes à l'automne 2021 par le président Abdel Fattah al-Sissi. L'ancien maréchal, qui a renversé en 2013 l'islamiste Mohamed Morsi, est régulièrement pointé du doigt par les défenseurs des droits humains qui s'inquiètent du sort des plus de 60.000 détenus d'opinion du pays le plus peuplé du monde arabe. Pour Amnesty, ces annonces visent uniquement à "maquiller" un bilan "catastrophique" des droits humains en Egypte. Le pays accueillera à partir du 6 novembre des délégations venues du monde entier pour la conférence de l'ONU sur le climat. "A l'approche de la COP27, la machine de communication de l'Egypte tourne à plein pour cacher la terrible réalité de ses prisons où des détenus d'opinion dépérissent dans des conditions qui violent l'interdiction de la torture et des mauvais traitements", accuse Mme Callamard.
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