"La France est très préoccupée par la situation de notre compatriote M. Juan-Rémy Quignolot, emprisonné en Centrafrique dans le cadre d'une détention provisoire qui dure depuis plus de 16 mois, en violation du droit pénal centrafricain", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Paris appelle à sa "libération immédiate (...) dans l'attente de la tenue de son procès". M. Quignolot, interpellé le 10 mai 2021 à Bangui, est notamment accusé "d'atteinte à la sécurité intérieure de l'État", "complot" et "espionnage", dans un contexte de tensions persistantes entre Paris et Bangui, et maintenu en détention provisoire au-delà du délai légal d'un an, avait déclaré à l'AFP son avocate Arlette Sombo Dibelé. Son avocate dénonce une "détention provisoire" qui s'apparente à une "séquestration", assurant qu'aucune ordonnance motivée de maintien en détention n'a été notifiée. Il a entamé dimanche dernier une grève de la faim pour dénoncer sa "détention illégale", selon celle-ci et sa soeur, Caroline Quignolot, qui avait précisé qu'il cesserait aussi de s'hydrater si rien ne change "d'ici 15 jours". Il doit être jugé "lors de la prochaine session criminelle en octobre", a expliqué à l'AFP Eric Didier Tambo, procureur général près la Cour d'appel de Bangui. Il risque les travaux forcés à perpétuité. Ancien militaire, M. Quignolot avait travaillé ponctuellement pour plusieurs organisations en Centrafrique comme garde du corps, selon des sources humanitaires. Des photos de son arrestation avaient été diffusées sur les réseaux sociaux, le montrant les mains liées dans le dos, un important arsenal à ses pieds. Paris avait alors dénoncé une "instrumentalisation manifeste" visant "la présence et l'action de la France", accusant implicitement la Russie qui, depuis 2018, défie son influence dans ce pays parmi les plus pauvres du monde. "Notre ambassade et nos services consulaires, à Paris comme à Bangui, sont pleinement mobilisés", a ajouté vendredi le Quai d'Orsay, relevant que "plusieurs démarches (avaient) été effectuées auprès des autorités centrafricaines pour que (ses) droits soient respectés".
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