Selon le décompte du Daily Nation, plus important quotidien du pays, citant les données officielles de 80% des circonscriptions, William Ruto, vice-président sortant menait lundi matin avec un peu plus de 51% des voix, contre environ 48% pour Raila Odinga, vétéran de l'opposition désormais soutenu par le pouvoir. Dimanche, en se rendant dans des églises de Nairobi, capitale de ce pays très croyant, MM. Ruto et Odinga ont tous deux appelé au calme malgré la fébrilité qui pointe au sein de leur coalition respective. Le Kenya est un point d'ancrage démocratique dans une région est-africaine troublée, mais il a connu plusieurs phases de violences post-électorales, parfois très meurtrières, et les résultats de toutes les présidentielles y ont été contestés depuis 2002. Quelques 22,1 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes le 9 août pour désigner le successeur du président Uhuru Kenyatta, ainsi que leurs gouverneurs, parlementaires et quelque 1.500 élus locaux. Le scrutin s'est très largement déroulé dans le calme, mais a été marqué par une forte hausse de l'abstention, avec une participation d'environ 65% - contre 78% en août 2017 -, sur fond de désillusion envers la classe politique et de flambée du coût de la vie. Les résultats des scrutins locaux tombent au compte-gouttes. Ils ne laissent pas présager quel camp ravira la majorité parlementaire. Pour la présidentielle, le suspense est maximal. Si aucun candidat ne recueille plus de 50% des vote plus une voix, ainsi que 25% des voix dans la moitié des 47 comtés, le Kenya connaîtra pour la première fois un second tour. "L'anxiété du public atteint sa limite alors que le pays attend l'annonce du vainqueur", écrit le quotidien The Star lundi, notant que cette attente a été marquée par la patience et l'absence d'incidents. "Il s'agit d'un signe fort du fait que le Kenya a mûri en tant que démocratie", ajoute le journal. Le pays, locomotive économique de la région, scruté par ses voisins, tourne au ralenti depuis le scrutin et ses écoles restent fermées. La Commission électorale indépendante (IEBC), qui a jusqu'à mardi pour annoncer l'ensemble des résultats, est donc sous pression. Elle fut vivement critiquée il y a cinq ans après l'invalidation de la présidentielle par la Cour suprême - une première en Afrique. Vendredi, elle a reconnu que les opérations de collecte, comptage et vérification des résultats étaient plus longues que prévu, ralenties, selon elle, par l'interférence de partisans des partis politiques.
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