L'affaire a démarré avec la diffusion jeudi par le site suisse d'information Le Temps, en partenariat avec le consortium de journalistes d'investigation OCCRP (Organized crime and corruption reporting project), d'une enquête basée sur des enregistrements en caméra cachée de conversations entre Vidiye Tshimanga Tshipanda, "conseiller spécial (du président Félix Tshisekedi) en charge des questions stratégiques", et deux mystérieux "investisseurs" dans le secteur minier. "Si nous faisons des affaires ensemble, je prendrai mon pourcentage de l'investissement et je gagnerai de l'argent, en travaillant", déclare notamment, en anglais, le conseiller, qui promet à ses interlocuteurs de "protéger" leur investissement. Il insiste par ailleurs sur sa proximité avec Félix Tshisekedi, indiquant notamment avoir participé au financement de sa campagne électorale en 2018. "Si je demande (au président) quelque chose, il donne... Moi, c'est le président...". Les réseaux sociaux ont immédiatement crié au scandale, appelant la présidence à agir. Celle-ci a diffusé vendredi matin un communiqué qui, sans citer de nom, affirmait que "toute personne, y compris au sein du Cabinet du président de la République, dont le comportement avéré aura enfreint la loi, la déontologie de sa fonction ou le règlement d'ordre intérieur du cabinet présidentiel, subira la rigueur de leurs effets". "La lutte contre la corruption est un des piliers de l'action du président de la République (...) depuis son accession à la tête du pays en janvier 2019", ajoutait le texte, en énumérant diverses mesures prises pour lutter contre "ce fléau qui a appauvri (le) pays depuis des décennies". Plus tard dans la journée, la démission de Vidiye Tshimanga, annoncée par la presse, a été confirmée par la présidence. "Suite au scandale suscité par l'article orienté de l'OCCRP (...), je me vois dans l'obligation éthique de vous présenter ma démission de la fonction de conseiller spécial du chef de l'État", écrit Vidiye Tshimanga dans sa lettre au chef de l'État, publiée par des médias. "Ceci, aussi, afin de faire la lumière sur les commanditaires de ce montage grossier, dont nous détenons un enregistrement qui contredit le sens qu'ils ont voulu donner à mes propos sortis de leur contexte", ajoute-t-il, en assurant n'avoir jamais "cessé de défendre" la vision du président "quant à la lutte contre la corruption". Très riche en ressources naturelles, la RDC est perçue comme l'un des pays les plus corrompus au monde, occupant la 169e place sur 180 pays dans le classement de Transparency International.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.