Prisonniers ivoiriens: Abidjan accuse Bamako de "manipulation de la vérité"

Infos. La Côte d'Ivoire a accusé vendredi le Mali de "manipulation de la vérité" et de chercher "un bouc émissaire" dans l'affaire des 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako, dernier épisode d'une joute diplomatique et verbale entre les deux pays.

Prisonniers ivoiriens: Abidjan accuse Bamako de "manipulation de la vérité"

"On peut s'étonner de leur inconséquence et de la manipulation de la vérité à laquelle ils se livrent", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, au sujet de la junte au pouvoir au Mali. "Ils ont besoin d'un bouc émissaire, d'un écran de fumée pour éclipser les vrais sujets comme la question de la fin de la transition ou les questions sécuritaires", a-t-il ajouté. Le ton est monté ces derniers jours entre les deux pays voisins au sujet de ces 46 soldats détenus depuis deux mois à Bamako. Vendredi dernier, le chef de la junte malienne Assimi Goïta avait lié leur libération à l'extradition de personnalités maliennes vivant en Côte d'Ivoire. "Un chantage inacceptable" pour Abidjan qui avait qualifié la détention de ses soldats de "prise d'otage". La Côte d'Ivoire a également demandé la tenue au plus vite d'un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Jeudi, le Premier ministre par intérim du Mali, le colonel Abdoulaye Maïga, a estimé que cette affaire était "purement judiciaire et bilatérale" et critiqué "l'instrumentalisation de la Cédéao par les autorités ivoiriennes". Il a également accusé le gouvernement ivoirien d'être animé par une "volonté d'adversité" (d'hostilité) et "d'avoir transformé un dossier judiciaire en une crise diplomatique". Début septembre, une sortie de crise avait pourtant été envisagée avec la libération de trois soldates sur les 49 interpellés, "un geste humanitaire" du Mali. Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma). Bamako les qualifie de son côté de "mercenaires" et les a inculpés pour "tentative d'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat". Plusieurs médiations sont en cours pour obtenir la libération des 46 soldats toujours prisonniers, dont celles du président togolais Faure Gnassingbé et de leaders religieux maliens. Les relations entre le Mali et son voisin ivoirien se sont dégradées depuis que des colonels ont en août 2020 pris par la force la tête de ce pays confronté depuis 2012 à des attaques jihadistes et plongé dans une profonde crise sécuritaire et politique.

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