Après une visite de dix jours dans le pays, Alioune Tine a indiqué que "ce climat délétère a conduit plusieurs acteurs à s'autocensurer, par crainte de représailles de la part des autorités maliennes de transition et/ou de leurs partisans". Ce climat est "marqué par la suspicion et la méfiance, avec un rétrécissement continu de l'espace civique" et "le durcissement des autorités maliennes de transition", a ajouté l'expert indépendant, qui est mandaté par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU mais ne s'exprime pas en son nom. Il a noté par ailleurs la résurgence et la fréquence des attaques et des violences commises par des groupes extrémistes violents dans le nord du pays, dans le centre et autour de la capitale Bamako. Les groupes extrémistes violents restent les principaux auteurs présumés de ces violations, mais il juge "très préoccupant" le nombre élevé de violations attribuées aux forces de défense et de sécurité maliennes. "J'ai été particulièrement choqué d'avoir vu de mes propres yeux des victimes portant sur leurs corps les marques visibles de tortures atroces cruelles et barbares qu'elles avaient subies aux mains des forces de sécurité maliennes", a-t-il indiqué dans un communiqué. Au cours de sa visite, il a rencontré les autorités maliennes, la société civile et les associations de victimes, les organisations non gouvernementales, les diplomates et les agences des Nations unies. Selon l'expert, des sources crédibles ont rapporté que dans certains cas, ces violations ont été commises par les forces de défense et de sécurité maliennes, accompagnées par du personnel militaire étranger décrit comme étant des militaires russes. Il a ajouté que les autorités maliennes continuent de nier les informations selon lesquelles une société militaire privée russe opère aux côtés des forces de sécurité maliennes, et expliquent que les militaires russes sont des instructeurs militaires déployés dans le cadre de la coopération bilatérale d'État à État. "Quel que soit le statut du personnel militaire étranger, le Mali doit, conformément à ses obligations internationales en matière de droits humains, agir (...) pour prévenir, enquêter et punir les violations des droits humains", a relevé M. Tine. Il a exhorté les autorités maliennes à accorder aux organisations internationales l'accès aux zones où ces violations ont été commises, afin qu'elles puissent enquêter de manière indépendante. Les derniers militaires français de la force antijihadiste Barkhane ont quitté lundi le Mali après neuf ans de présence, a annoncé le ministère français des Armées, sur fond de relations houleuses entre Paris et la junte au pouvoir à Bamako.
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