"Le peuple veut la chute du régime", scande une foule d'un millier de manifestants à Khartoum. "Les militaires à la caserne", entonne un autre cortège à Omdourman, la banlieue nord-ouest de la capitale. Depuis le début de la matinée, les forces de l'ordre quadrillent la capitale Khartoum et ses ponts. Les comités de résistance, ces groupements de quartier qui organisent la mobilisation anti-putsch, appellent depuis des jours sur les réseaux à manifester. Vendredi, les Soudanais pro-démocratie commémorent un anniversaire: les 58 ans de la première "révolution" ayant renversé un pouvoir militaire au Soudan, pays à l'histoire rythmée par les coups d'Etat et quasiment sans discontinuer sous la coupe de généraux. En 2019, après des mois de mobilisation dans la rue, la foule avait forcé l'armée à mettre un point final à trente années de dictature militaro-islamiste d'Omar el-Béchir puis à partager le pouvoir avec les civils. Le 25 octobre 2021 toutefois, le général Burhane a rompu cette alliance. Depuis, chaque semaine, malgré une répression qui a fait 117 morts selon des médecins pro-démocratie, des Soudanais hostiles au pouvoir militaire manifestent. Redoutant de nouvelles victimes, l'ambassade américaine à Khartoum a appelé dès jeudi les forces de sécurité "à la retenue" dans un communiqué diffusé sur Twitter. Vendredi, ils étaient aussi environ 600 à défiler à Wad Madani, à 200 km au sud de Khartoum, a rapporté à l'AFP Adel Ahmed, un résident joint par téléphone. Et quelque 800 dans l'Etat du Nil oriental, à l'est de Khartoum, selon des témoins. Il y a un an jour pour jour, les manifestations commémorant "la révolution d'octobre" 1964 avaient rassemblé des dizaines de milliers de Soudanais à travers le pays dans une véritable démonstration de force des partisans d'un pouvoir civil face à l'armée qui, quatre jours plus tard, menait son putsch.
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