L'audience a débuté dans une salle remplie aux trois quarts, notamment par de nombreux militants des mouvements et associations estudiantines, vêtus de rouge. Leader de l'Association nationale des étudiants burkinabè, à la pointe des manifestations contre le pouvoir de Blaise Compaoré dans les années 1990, Boukary Dabo, étudiant en 7e année de médecine, avait été enlevé le 19 mai 1990 par des hommes armés. Il avait ensuite été conduit dans les locaux du Conseil de l'entente, premier camp de l'ex-régiment de sécurité présidentielle, où il a été torturé à mort, puis inhumé à Pô, à 150 km de la capitale. Cette première audience a débuté par la vérification de l'identité des trois accusés, poursuivis notamment pour "complicité d'arrestation illégale et séquestration aggravée" ,"complicité de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner", et "recel de cadavre". Le plus célèbre d'entre eux est le général Gilbert Diendéré, déjà condamné à perpétuité pour son rôle dans l'assassinat de l'ex-président Thomas Sankara et de douze de ses compagnons, en 1987, dans un putsch qui avait porté au pouvoir Blaise Compaoré. Il est accusé d'avoir ordonné l'enlèvement du cadavre et son inhumation et devrait être appelé à la barre mardi. Le colonel Mamadou Bamba - notamment connu pour avoir lu à la télévision un communiqué de putschistes lors d'un coup d'Etat manqué en 2015 - était également dans le box des accusés pour avoir indiqué quels étudiants devaient être arrêtés. Il a plaidé lundi non coupable. Le troisième, le sergent Magloire Yougbare, ne s'est pas présenté au procès, et sera jugé par contumace, selon le tribunal. Il est accusé d'avoir conduit le véhicule transportant le corps de l'étudiant. Après une procédure ouverte en 2000, il a fallu attendre la chute du régime de Blaise Compaoré, renversé par la rue fin 2014, pour voir les premières inculpations dans ce dossier, prononcées en janvier 2017. En 2017, la justice avait annoncé avoir localisé la tombe présumée de Boukary Dabo à Pô, une ville abritant le centre d'entraînement commando où étaient formés les hommes de l'ex-garde prétorienne du président Compaoré. Le verdict est attendu mercredi.
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