Maroc: "deuil" en ligne pour l'adolescente victime d'un avortement clandestin

Infos. Un collectif féministe marocain a décrété mardi une "journée de deuil" sur les réseaux sociaux en mémoire d'une adolescente décédée début septembre à la suite d'un avortement clandestin dans un village du centre du Maroc.

Maroc: "deuil" en ligne pour l'adolescente victime d'un avortement clandestin

"Ce drame est passé presque inaperçu et c'est assez révoltant. Nous voulons profiter de cette action symbolique pour alerter l'opinion publique", a déclaré à l'AFP Sonia Terrab, co-fondatrice du collectif des "Hors la loi". Le décès de Meriem, 14 ans, à la suite d'un avortement clandestin dans le village de Boumia de la province de Midelt, a suscité l'indignation des ONG de défense des droits des femmes, même si au delà les réactions sont restées limitées. "L'avortement s'est déroulé au domicile d'un jeune homme qui exploitait sexuellement la victime", selon une autre coalition d'associations féministes marocaines, "Printemps de la dignité". Les "Hors la loi" invitent les internautes à partager sur les réseaux sociaux une image avec le hashtag #Meriem sur un fond vert. "L'objectif est que l'information se propage au delà des cercles militants car il est impératif que les femmes soient protégées et donc que les lois, obsolètes et archaïques, changent", souligne Mme Terrab. L'interruption volontaire de grossesse reste passible de six mois à cinq ans de prison au Maroc. Le code pénal sanctionne aussi bien la femme qui avorte (de six mois à deux ans de prison) que les personnes qui pratiquent l'acte (de un à cinq ans de prison). Dans l'affaire de Meriem, quatre suspects ont été interpellés, dont la mère de la victime, selon la chaîne publique 2M. Le Maroc s'était engagé en 2015 dans un profond débat sur un assouplissement de sa législation face au fléau des centaines d'avortements clandestins pratiqués chaque jour, dans des conditions sanitaires parfois désastreuses. Une commission officielle avait dans la foulée recommandé que l'avortement dans "quelques cas de force majeure" devienne autorisé, notamment en cas de viol ou de graves malformations. Aucune loi n'est depuis venue entériner ces recommandations.

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