"Les élections présidentielle, de la Chambre des députés, du Sénat et les municipales sont convoquées le 20 novembre 2022", selon un décret du chef de l'Etat lu au journal du soir de la télévision d'Etat. M. Obiang détient le record mondial de longévité au pouvoir des chefs d'Etat encore vivants, hors monarchies. Le seul enjeu résidera dans la désignation avant le scrutin du candidat du Parti Démocratique de Guinée Equatoriale (PDGE), qui occupe 99 des 100 sièges de la chambre basse sortante et la totalité des 70 sièges du Sénat: M. Obiang, 80 ans, se présentera-t-il pour un nouveau mandat ou laissera-t-il son fils Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommé Teodorin, lui succéder ? Ce dernier, tout-puissant et redouté vice-président chargé de la Défense, jet-setteur publiquement assumé et condamné en 2021 à trois ans de prison avec sursis en France dans le cadre des affaires dites des "biens mal acquis", est depuis longtemps considéré comme le dauphin de son père et est omniprésent sur la scène politique depuis deux ans. Mais le congrès du PDGE qui devait l'introniser candidat en novembre 2021, ne l'a finalement pas fait, à la surprise générale. A deux mois du scrutin, les Equato-Guinéens --mais aussi les observateurs et diplomates-- s'interrogent aujourd'hui sur qui va l'emporter de Teodorin ou des caciques du régime qui voient d'un mauvais oeil le fils à la tête de ce petit pays riche de ses hydrocarbures et poussent le père à rempiler. L'issue des législatives ne fait, elle, guère de doute, comme à chaque scrutin: le PDGE --parti unique jusqu'en 1991-- ne devrait laisser que quelques miettes à des mouvements d'opposition "tolérés" parmi les rares qui ne sont pas la cible d'une implacable répression dénoncée régulièrement par les ONG internationales. Il y a dix mois, le congrès du parti a donné lieu à d'inédites querelles entre partisans de Teodorin et de Teodoro, président depuis 1979 quand il a renversé par un coup d'Etat son oncle Francisco Macías Nguema. L'anticipation de la présidentielle était justifiée dans le décret de mardi par la nécessité de regrouper des scrutins coûteux en pleine crise économique due notamment à "la guerre en Ukraine" et à la "pandémie de covid", mais les observateurs y voient plutôt la volonté d'un des deux camps de pousser ce qu'il croit être son avantage. Lundi, M. Obiang a aboli la peine de mort en Guinée équatoriale mais son régime est régulièrement accusé par les ONG internationales et des capitales occidentales de bafouer les droits humains avec notamment des "détentions arbitraires", des "exécutions extra-judiciaires" voire des "tortures".
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