Cette grande ville portuaire est la dernière frappée par le regain de violence des shebab ces derniers mois, qui a notamment ensanglanté la capitale Mogadiscio et le centre du pays.
Un officier de police présent sur place, Abdullahi Ismail, a déclaré à l'AFP en fin d'après-midi que "le corps d'un autre civil a été découvert, portant à quatre le nombre des victimes civiles confirmées jusqu'à présent".
"Les forces de sécurité ont tué deux des assaillants et traîné leurs corps hors du bâtiment", a-t-il ajouté.
Un peu plus tôt, le chef-adjoint de la police de Kismayo, Mohamed Nasi Guled, avait affirmé que l'assaut était mené par trois hommes armés.
"Les forces de sécurité ont réussi à prendre d'assaut le bâtiment principal, on entend encore des coups de feu", a déclaré à l'AFP un témoin, Abdikarin Yare, confirmant que deux cadavres d'assaillants avaient été sortis.
- Ancien bastion -
L'attaque a débuté vers 12H45 locale (09H45 GMT) avec une voiture piégée."Un kamikaze a conduit un véhicule à l'entrée de l'hôtel avant que des hommes armés n'entrent dans le bâtiment.Des tirs ont commencé à l'intérieur", a raconté Farhan Hassan, un autre témoin.
Les shebab ont revendiqué l'attaque, affirmant viser un hôtel où étaient réunis des membres de l'administration de l'Etat fédéré du Jubaland.
Ils avaient mené en juillet 2019 une attaque similaire contre les autorités locales dans un hôtel de la ville, faisant au moins 26 morts et 56 blessés.
Le groupe islamiste, lié à Al-Qaïda, combat depuis 2007 le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale.Il a été chassé des principales villes - dont la capitale Mogadiscio en 2011 - mais reste solidement implanté dans de vastes zones rurales, notamment dans le sud du pays.
Capitale du Jubaland située à 500 kilomètres au sud de Mogadiscio, Kismayo était un bastion des shebab, qui tiraient de solides revenus de son activité portuaire avant que la ville ne soit reprise en 2012 par des milices locales épaulées par les forces kényanes.
- "Guerre totale" -
Ces derniers mois, les shebab ont redoublé d'activité en Somalie, pays pauvre et instable de la Corne de l'Afrique, avec notamment un spectaculaire assaut, long d'une trentaine d'heures, fin août sur un hôtel de la capitale Mogadiscio.
Après cette attaque qui a fait au moins 21 morts et 117 blessés, le président Hassan Cheikh Mohamoud a promis une "guerre totale" pour éliminer les shebab et appelé la population à se "tenir à l'écart" des zones contrôlées par les islamistes qui allaient être visées par de prochaines offensives.
Les forces de sécurité et des milices claniques locales ont notamment lancé des opérations militaires dans le centre du pays, qui ont permis selon les autorités de reprendre du terrain aux combattants islamistes.
L'armée américaine mène également des frappes aériennes.L'une d'entre elles a tué début octobre Abdullahi Yare, un des plus hauts dirigeants et cofondateur du mouvement, dans le sud du pays.
Quelques heures après l'annonce de sa mort par le gouvernement somalien, un triple attentat à la bombe contre un bâtiment gouvernemental dans la ville de Beledweyne (centre) avait tué au moins 30 personnes et blessé 58 autres.
Outre l'insurrection shebab, la Somalie est également menacée par une famine imminente, provoquée par la plus grave sécheresse observée depuis plus de 40 ans.
À travers le pays, 7,8 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, sont affectées par la sécheresse, dont 213.000 sont en grand danger de famine, selon l'ONU.Sans une mobilisation urgente, l'état de famine pourrait être déclaré avant la fin de l'année.
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