Une religieuse médecin, la Dr Sylvie Kavuke, figurait parmi les sept personnes tuées lors de cette attaque attribuée aux rebelles ADF (Forces démocratiques alliées), menée contre le centre de santé de la localité de Maboya et un hôpital voisin. "Les médecins sont indignés!", "nous réclamons la reconstruction des hôpitaux incendiés", pouvait-on lire sur des calicots portés par les manifestants, qui ont marché jusqu'à la mairie où un mémorandum a été lu. Le texte rappelle qu'avant l'attaque de Maboya, dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, la communauté médicale du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, a subi ces dernières années de nombreux "pillages et incendies", ainsi que des "kidnappings de médecins". Le Nord-Kivu est parmi les provinces de l'est de la RDC en proie aux violences de groupes armés depuis près de 30 ans. Le territoire de Beni est au coeur de la zone d'action du groupe ADF, présenté par le mouvement jihadiste Etat islamique comme sa branche en Afrique centrale. Au milieu de cette "insécurité persistante", le personnel médical est "devenu une cible", s'indignent les médecins, en demandant "la sécurisation de toutes les structures de santé", l'autorisation du port d'arme dans les "zones rouges" pour le personnel de garde, une "prime de risque"... "Nous réclamons que la justice soit faite", a également déclaré aux journalistes le Dr Godefroid Mbeho, président du syndicat des médecins de Beni, ajoutant que les "trois jours sans médecins à l'hôpital" décrétés par les manifestants devaient permettre d'alerter "l'autorité compétente". "Les hôpitaux ne peuvent en aucun cas être une cible et le personnel soignant et les malades doivent être protégés en toutes circonstances", s'est de son côté alarmé dans un communiqué diffusé dimanche le Dr Denis Mukwege, gynécologue du Sud-Kivu et prix Nobel de la paix 2018 pour son action en faveur des femmes victimes de viols. "Ces crimes odieux ne peuvent rester impunis", ajoutait-il. Pour le Dr Mukwege, "la justice est un impératif pour (...) prévenir la répétition des atrocités de masse qui endeuillent chaque famille congolaise depuis plus d'un quart de siècle".
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