Le gouvernement malien dominé par les militaires accuse la France de violations de sa souveraineté, de soutien apporté, selon Bamako, aux groupes jihadistes et d'espionnage. Dans une lettre adressée par le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité de l'ONU, le Mali "invite" le Conseil à oeuvrer pour que la France "cesse immédiatement ses actes d'agression" et réclame une réunion d'urgence. Le Mali "se réserve le droit de faire usage de la légitime défense" si les agissements français persistent, conformément à la Charte des Nations unies, affirme le ministre. Réagissant jeudi à ces accusations, le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères François Delmas a déclaré lors d'un point presse: "nous condamnons la multiplication des manipulations de l'information qui ne doivent aucunement détourner l'attention de la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans le pays dont les populations sont les premières victimes". "Le retrait de la force Barkhane du Mali est effectif depuis le 15 août dernier et a été effectué en toute transparence avec les forces armées maliennes et avec les partenaires engagés à nos côtés", a-t-il poursuivi. "La France poursuivra sans relâche le combat contre le terrorisme au Sahel et en Afrique de l'Ouest, en soutien des efforts politiques, civils et militaires de la CEDEAO et des États de la région, et en pleine coordination avec ses partenaires européens et américain engagés", a-t-il ajouté. L'ambassade de France au Mali avait martelé mercredi dans un tweet que la "France n'a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui demeurent ses ennemis désignés sur l'ensemble de la planète". Ces dernières manifestations de la détérioration des relations coïncident avec le départ du dernier soldat français au Mali après neuf ans d'engagement contre les jihadistes. La junte au pouvoir au Mali depuis le putsch d'août 2020 s'est détournée de la France et de ses alliés pour se tourner vers la Russie. L'armée française, poussée vers la sortie, a quitté successivement et transféré aux autorités maliennes ses différentes bases au Mali, la dernière lundi à Gao.
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