Leader de l'Association nationale des étudiants burkinabè dans les années 1990, à la pointe des manifestations contre le président d'alors, Blaise Compaoré, Boukary Dabo, étudiant en 7e année de médecine, avait été enlevé le 19 mai 1990 par des hommes armés. Il avait ensuite été conduit dans les locaux du Conseil de l'Entente, premier camp de l'ex-régiment de sécurité présidentielle, où il a été torturé à mort, puis inhumé à Pô, à 150 km de la capitale. Le tribunal a reconnu le général Gilbert Diendéré "coupable des faits de complicité d'arrestation illégale et séquestration aggravée" et condamné "à 20 ans ferme et une amende d'un million de francs CFA" (1.500 euros). Le verdict dépasse largement la réquisition du parquet qui avait réclamé sept ans ferme. D'autres charges comme "complicité de coup et blessures ayant entraîné la mort" et "recel de cadavre" ont été abandonnées pour "prescription". Gilbert Diendéré, figure militaire bien connue au Burkina Faso, est déjà condamné à perpétuité pour son rôle dans l'assassinat de l'ex-président Thomas Sankara et de douze de ses compagnons, en 1987, dans un putsch qui a porté au pouvoir Blaise Compaoré. Le colonel Mamadou Bamba, accusé de "complicité d'arrestation illégale et de séquestration" pour avoir indiqué à l'époque aux soldats quels étudiants devaient être arrêtés après une manifestation, a écopé de 10 ans de prison ferme et une amende d'un million de francs CFA (1.500 euros). Enfin un troisième accusé, le sergent Victor Magloire Yougbare, absent du procès et jugé par contumace, pour avoir conduit le véhicule transportant le corps de l'étudiant, a été condamné à 30 ans de prison ferme et à une amende 5 millions de francs CFA (7.500 euros). Un mandat d'arrêt a été émis contre lui. Après une procédure ouverte en 2000, il a fallu attendre la chute du régime de Blaise Compaoré, renversé par la rue fin 2014, pour voir les premières inculpations dans ce dossier, prononcées en janvier 2017. En 2017, la justice avait annoncé avoir localisé la tombe présumée de Boukary Dabo à Pô, une ville abritant le centre d'entraînement commando où étaient formés les hommes de l'ex-garde prétorienne du président Compaoré.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.