"Nous sommes dans la rue pour réclamer une bonne justice climatique afin que notre planète soit mieux sauvegardée, parce que notre vie en dépend", déclare Exaucé Lomanga, 20 ans, parmi les manifestants qui ont défilé dans la commune de Limete, non loin de la "tour de l'échangeur" emblématique de Kinshasa. Les slogans s'étalent sur banderoles et tee-shirts: "Respectez vos engagements en matière de financement climatique", demande l'un, "Réparez les pertes et dommages", "Non aux nouveaux combustibles fossiles", proclament d'autres. "Nous avons aussi décidé de manifester pour dire non à l'exploitation pétrolière", ajoute Exaucé, étudiant en sciences de l'environnement à l'Université de Kinshasa. Fin juillet, le gouvernement de RDC a lancé des appels d'offre pour l'exploitation de 30 blocs pétroliers et gaziers, une initiative vivement critiquée par des associations de défense de l'environnement. "Ce projet est en contradiction" avec la volonté de la RDC, riche de ses grandes étendues de forêt tropicale, de se présenter en "pays solution" contre le dérèglement climatique, juge également Rose Mathé, 22 ans, secrétaire générale du "Mouvement des jeunes pour la protection de l'environnement". "Le monde est en train de faire une transition vers les énergies 100% renouvelables, qui ne polluent pas. Mais l'exploitation pétrolière, elle, au contraire, détruit l'environnement!", s'emporte-t-elle. "Pour nous, le pétrole n'a pas d'avenir. Nous demandons l'annulation de ces appels d'offres", appuie Patient Muamba, chargé de campagne "forêt" pour Greenpeace Afrique, organisation en pointe du combat contre l'exploitation pétrolière. Le gouvernement congolais assure qu'il veillera au respect des normes environnementales. Ketsia Passou, 18 ans, "ambassadrice climat et environnement" pour l'Unicef en RDC, qui a elle aussi défilé, veut croire cela possible, même si cette idée d'exploiter le pétrole ne lui "plait pas trop". "Il faut investir dans la recherche, étudier comment exploiter sans détruire", dit-elle. "Et si c'est impossible, alors arrêtez d'exploiter!". Ailleurs dans la ville, de grands panneaux annoncent la "pré-COP27", réunion ministérielle prévue du 3 au 5 octobre au palais du peuple, siège du Parlement, en prélude à la "COP27" qui aura lieu en novembre en Egypte. Ketsia attend maintenant de ces grands-messes climatiques qu'elles "agissent", plutôt que de "faire des promesses non tenues". Et qu'elles donnent "plus à la jeunesse l'occasion de montrer ce qu'elle vaut".
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