Des échanges de coup de feu nourris ont eu lieu à l'hôtel Hayat dans la capitale somalienne entre les forces de sécurité et les jihadistes, qui sont toujours retranchés à l'intérieur de l'établissement, a dit à l'AFP le responsable sécuritaire Abdukadir Hassan.
"Une énorme explosion a retenti quelques minutes avant que les assaillants ne pénètrent de force dans l'hôtel", a dit M. Hassan.
"Nous n'avons pas les détails jusqu'à présent, mais il y a des victimes, et les forces de sécurité sont maintenant aux prises avec l'ennemi qui est retranché à l'intérieur du bâtiment", a-t-il ajouté.
Des témoins ont précisé qu'une seconde explosion a eu lieu quelques minutes après la première, faisant des victimes parmi les sauveteurs, les membres des forces de sécurité et les civils qui se sont précipités vers l'hôtel après la première explosion.
"La zone est maintenant bouclée et il y a des échanges de tirs entre les assaillants et les forces de sécurité", a dit un témoin.
Groupe islamiste lié à Al-Qaïda, les shebab, qui sont depuis 15 ans engagés dans une insurrection contre le gouvernement fédéral somalien, ont revendiqué la responsabilité de l'attaque.
"Un groupe d'assaillants shebab est entré de force dans l'hôtel Hayat à Mogadiscio, les combattants procèdent à des tirs au hasard à l'intérieur de l'hôtel", a écrit le groupe dans un bref communiqué sur un site internet pro-shebab.
- Inquiétudes -
Les shebab ont été chassés des principales villes du pays, dont Mogadiscio en 2011, mais ils restent implantés dans de vastes zones rurales.Ces derniers mois, ils ont intensifié leurs attaques.
Mercredi, l'armée américaine avait annoncé avoir tué dans une frappe aérienne 13 miliciens shebab qui s'attaquaient à des soldats des forces régulières somaliennes dans une zone reculée de ce pays de la Corne de l'Afrique.
La frappe a été menée dimanche près de Teedaan, à environ 300 km au nord de la capitale Mogadiscio, selon un communiqué du commandement militaire américain en Afrique (Africom).
Les Etats-Unis ont effectué plusieurs frappes aériennes sur des militants ces dernières semaines.
En mai, le président américain Joe Biden a décidé de rétablir une présence militaire en Somalie pour y combattre les shebab, approuvant une demande du Pentagone qui jugeait trop risqué et peu efficace le système de rotations décidé par Donald Trump à la fin de son mandat.
Ces dernières semaines, les shebab ont aussi mené des attaques sur la frontière entre la Somalie et l'Ethiopie, suscitant des inquiétudes quant à la stabilité dans cette région frontalière.
Le nouveau président somalien Hassan Cheikh Mohamoud a déclaré le mois dernier qu'une approche militaire est insuffisante pour mettre un terme à l'insurrection violente des shebab, soulignant que son gouvernement ne négocierait avec le groupe jihadiste que lorsque le moment sera jugé opportun.
Début août, le Premier ministre Hamza Abdi Barre a annoncé la nomination d'un ancien dirigeant des islamistes radicaux shebab devenu homme politique, comme ministre des Affaires religieuses dans le gouvernement somalien.
Muktar Robow, alias Abou Mansour, avait publiquement fait défection en août 2017 du mouvement qu'il avait contribué à fonder.
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