Des dizaines de personnes ont aussi été blessées dans l'attaque à l'arme à feu et à la bombe à l'hôtel Hayat, pris d'assaut vendredi soir par des islamistes shebab, un groupe affilié à Al-Qaïda.
Les forces de sécurité ont mis fin à l'attaque dans la nuit de samedi à dimanche, annonçant la mort de tous les assaillants.
Des sauveteurs tentaient de retrouver d'éventuels survivants parmi les décombres dimanche matin, ont constaté des journalistes de l'AFP, tandis que les abords de l'hôtel aux accès fermés étaient calmes et que des experts s'employaient à détecter d'éventuels explosifs.
L'hôtel a subi de lourds dégâts pendant le face-à-face entre les shebab et les forces de sécurité, certaines parties du bâtiment s'étant effondrées.
Cette attaque, revendiquée par les shebab, est la plus grave à Mogadiscio depuis l'entrée en fonction du nouveau président Hassan Sheikh Mohamud en juin, après des mois d'instabilité politique.Elle met en lumière le défi que représente pour lui l'insurrection islamiste, qui dure depuis 15 ans face au gouvernement fédéral.
Le porte-parole des shebab, Abdiaziz Abu-Musab, a déclaré samedi sur leur station, Radio Andalus, que le groupe avait "infligé de lourdes pertes" aux forces de sécurité.
-Inquiétudes-
L'hôtel, où se trouvaient nombre de personnes au moment de l'attaque, était un lieu de rencontre prisé des responsables gouvernementaux.
Bien que des responsables aient assuré que des dizaines de personnes avaient été secourues, y compris des enfants, on ignore combien étaient restées à l'intérieur.
Selon une témoin, Hayat Ali, trois enfants d'une même famille, âgés de quatre à sept ans, ont été retrouvés par les forces de sécurité, en état de choc, cachés dans les toilettes de l'hôtel.
Dimanche matin, des dizaines de personnes à la recherche de nouvelles de leurs proches, étaient rassemblées dans la rue menant à l'hôtel, mais se trouvaient bloquées à distance par les forces de sécurité.
Muktar Adan, un homme d'affaires dont le frère se trouvait dans l'hôtel vendredi soir, a dit à l'AFP qu'il attendait la permission de pouvoir approcher de l'établissement."Mon frère était dans l'hôtel la dernière fois qu'on a eu des nouvelles de lui, mais son téléphone est coupé maintenat et nous ne savons pas à quoi nous attendre", a-t-il dit.
Said Nurow, explique lui être inquiet pour son ami qui séjournait dans l'hôtel."J'espère (...) qu'il est en vie, il séjournait à l'hôtel selon les dernières informations reçues de sa soeur", a-t-il dit à l'AFP.
Les alliés de la Somalie, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et la Turquie, ainsi que l'ONU, ont de leur côté fermement condamné l'attaque.
"Nous exprimons nos sincères condoléances aux familles qui ont perdu des proches, souhaitons un rétablissement complet aux blessés et félicitons les forces de sécurité somaliennes", a déclaré le département d'État américain.
-Attaques intensifiées-
Le gouvernement somalien doit tenir un point presse dimanche matin à la suite de l'attaque, selon une source sécuritaire.
Les shebab ont été chassés des principales villes de Somalie, dont Mogadiscio en 2011, mais restent implantés dans de vastes zones rurales.Ces derniers mois, ils ont intensifié leurs attaques.
Mercredi, l'armée américaine avait annoncé avoir tué dans une frappe aérienne 13 miliciens shebab qui s'attaquaient à des soldats des forces régulières somaliennes dans une zone reculée de ce pays de la Corne de l'Afrique.
En mai, le président américain Joe Biden avait décidé de rétablir une présence militaire en Somalie pour y combattre les shebab, approuvant une demande du Pentagone qui jugeait trop risqué et peu efficace le système de rotations décidé par son prédécesseur Donald Trump à la fin de son mandat.
Le nouveau président somalien Hassan Cheikh Mohamoud a estimé le mois dernier qu'une approche militaire est insuffisante pour mettre un terme à l'insurrection des shebab.
Début août, le Premier ministre Hamza Abdi Barre a annoncé la nomination d'un ancien dirigeant des shebab, devenu homme politique, au poste de ministre des Affaires religieuses.Muktar Robow, alias Abou Mansour, avait publiquement fait défection en août 2017 du mouvement qu'il avait contribué à fonder.
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