La Haute-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a écrit au colonel Mamady Doumbouya pour faire part de ses "profondes préoccupations face à l'évolution récente de la situation des droits de l'Homme" dans son pays. Sa lettre, qui circule dans les médias guinéens depuis dimanche, a été authentifiée lundi par les services de Mme Bachelet. Mme Bachelet évoque les morts entraînées par le recours à la force de la part des forces de sécurité lors des manifestations du 28 et 29 juillet. Elle se dit aussi "préoccupée par les informations faisant état d'un grand nombre d'arrestations de manifestants". Cinq personnes ont été tuées ces deux jours-là dans la banlieue de Conakry, et deux autres lors d'une nouvelle journée de contestation le 17 août (après la lettre de Mme Bachelet donc), selon le collectif qui avait appelé à manifester. La junte a décrété le 6 août la dissolution de ce collectif, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). "Une telle mesure constitue une atteinte grave au droit à la liberté d'association et de réunion publique", écrit Mme Bachelet. Elle demande aux autorités d'enquêter sur les morts survenues au cours des manifestations, de libérer les détenus et de réautoriser le FNDC. La Guinée, pays pauvre à l'histoire politique tourmentée, est dirigée depuis septembre 2021 par une junte conduite par le colonel Doumbouya qui a renversé l'ancien président Alpha Condé et s'est fait investir depuis président. La junte s'est engagée à rendre le pouvoir à des civils élus au bout de trois ans. Le FNDC et ce qu'il reste d'opposition dénoncent un exercice autoritaire du pouvoir.
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