En mi-mai, les autorités de transition au Mali, empêchées d'en assurer la présidence, ont décidé de se retirer du G5 Sahel et de sa force conjointe, une alliance militaire luttant contre les groupes jihadistes, invoquant une "perte d'autonomie" et "une instrumentalisation" au sein de l'organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger. "Nous avons passé (...) en revue la situation sous-régionale et nous avons pensé que le Mali (...) est aujourd'hui le grand absent de la coopération dans le domaine de la défense", a déclaré le ministre de la Défense du Niger, Alkassoum Indattou. "Il faut qu'on travaille pour que le Mali puisse revenir et assumer ses responsabilités et jouer son rôle", a-t-il ajouté. M. Indattou, accompagné de son homologue, le ministre burkinabè de la Défense, le général Barthélemy Simporé, s'exprimait au sortir d'une rencontre avec le président de la transition au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo. "Au-delà de ces opérations, nous envisageons de faire d'une manière plus régulière et permanente des opérations sur le terrain entre les différentes forces armées pour faire en sorte qu'elles occupent le terrain, prennent le contrôle et ne puissent pas laisser un seul centimètre, aussi au Niger qu'au Burkina Faso, aux terroristes", a affirmé M. Indattou. Du 2 au 25 avril, les soldats des deux armées avaient mené une opération conjointe dénommée Taanli 3 - "alliance" ou "cohésion", en langue gulmacéma parlée dans l'est du Burkina Faso, permettant de neutraliser "une centaine de terroristes", selon les deux état-major. Le Burkina Faso et son voisin le Niger font face depuis plusieurs années à des attaques jihadistes régulières et meurtrières attribuées à des groupes jihadistes affiliés à l'organisation Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda. Elles ont fait des milliers de morts dans les deux pays et des centaines de milliers de déplacés fuyant leurs foyers.
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