"On aurait dit l'apocalypse", lance M. Tigani, dont la maison dans l'Etat du Nil (nord-est) a été emportée en quelques heures par les inondations provoquées par les pluies diluviennes qui se sont récemment abattues sur le pays.
"Cela fait des années que nous n'avions pas vu des pluies et des inondations de cette importance", ajoute ce Soudanais de 53 ans, qui s'est empressé de venir sauver ce qu'il restait de sa maison après que les eaux se sont retirées de son village.
Il est à la recherche de tout ce qui pourrait être récupéré afin de construire une nouvelle maison pour son fils et son épouse enceinte.
La saison des pluies a habituellement lieu au Soudan entre mai et octobre, causant de graves inondations qui endommagent les habitations, les infrastructures et les récoltes.
Cette année, quelque 80 personnes sont mortes et des dizaines de milliers de logements ont été détruits ou endommagés dans ces inondations, selon des chiffres officiels.
Dimanche, les autorités ont même déclaré l'état d'urgence dans l'Etat du Nil et cinq autres Etats.
- Risque sanitaire -
Comme Mohammed, d'autres habitants de Makaylab se démènent pour récupérer leurs biens ou tout ce qui pourrait les aider à reconstruire leurs maisons.Tout est bon, même du bois cassé, mais certains n'ont pas de chance.
"Nous essayons de trouver quelque chose, mais tout est détruit", déplore Haidar Abdelrahman, assis sur le tas de gravats qui reste de sa maison.
M. Abdelrahman craint par ailleurs que l'eau stagnante des flaques n'apporte avec elle son lot d'insectes et de maladies.
"Les gens ont peur que les fortes pluies apportent des scorpions, des serpents et d'autres problèmes", dit-il.
"Les gens ont sérieusement besoin d'une aide contre les insectes et les moustiques", comme des pulvérisations d'insecticides, estime de son côté Seifeddine Soliman, 62 ans.
Yasser Hachem, fonctionnaire du ministère de la Santé, se veut rassurant.
Selon lui, "les autorités ont lancé des campagnes de pulvérisation d'insecticides pour empêcher la prolifération de moustiques", dit-il à l'AFP.
Les autorités maîtrisent la situation "jusqu'à présent", ajoute-t-il.Selon lui, sur les quelque 3.000 habitants de Makaylab, les autorités sanitaires n'ont reçu que quelques cas par jour de personnes souffrant de diarrhée.
En attendant, beaucoup d'habitants sont à la rue.
Après la destruction de leurs maisons, "les gens n'ont aucun endroit où aller", s'alarme M. Abdelrahman.
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