Les associations appellent les autorités à déloger le M23 (pour "Mouvement du 23 mars") de Bunagana, un important carrefour commercial à la frontière ougandaise occupé par les rebelles depuis plus de 100 jours. Comme la veille, les tenanciers des boutiques, les vendeurs des marchés et autres acteurs économiques du secteur privé n'ont pas ouvert leurs portes mardi à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où les organisations de la société civile avaient appelé à deux journées "ville mortes" lundi et mardi. Quelques personnes ont tenté de manifester avant d'être rapidement dispersées par les forces de l'ordre. Quelques établissements publics sont toutefois restés ouverts, comme la mairie de Goma ou encore le commissariat provincial de la police. De l'autre côté du lac Kivu, à Bukavu, capitale de la province voisine du Sud-Kivu, les activités ont tourné au ralenti, la circulation était très fluide tandis que les écoles ont renvoyé les élèves qui s'étaient présentés, selon un correspondant de l'AFP. Dans un communiqué, le "Bureau urbain de la société civile forces vives" - une organisation qui regroupe associations, ONG, syndicats - avait demandé à la population de Bukavu d'observer une grève générale mardi "en solidarité avec la population de Goma". "106 jours d'occupation dans l'indifférence de ceux qui ont la charge de nous sécuriser. De coeur avec Bunagana. Il n'y a pas de Congo sans toi", a écrit sur Twitter le mouvement congolais Lutte pour le changement (Lucha), un des organisateurs de la grève générale. La Lucha s'insurge contre "le silence de la république". Ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, le M23 a repris les armes en fin d'année dernière en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. Kinshasa accuse Kigali de soutenir cette rébellion, ce que le Rwanda conteste. Les associations de la société civile appellent aussi les autorités à "mettre fin à l'état de siège au Nord-Kivu et en Ituri pour ces résultats mitigés". Cette mesure exceptionnelle a été instaurée en mai 2021 par le président Félix Tshisekedi dans le but de mettre fin à l'insécurité causée par la présence de dizaines de groupes armés dans ces provinces.
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