Afrique du Sud: l'ex-PDG de la société publique Eskom arrêté

Infos. La police sud-africaine a arrêté jeudi huit personnes, dont un ancien PDG de l'entreprise publique Eskom, accusées de fraude et de corruption en lien avec un contrat de plusieurs millions d'euros avec un géant suisse de l'ingénierie, a annoncé le parquet.

Afrique du Sud: l'ex-PDG de la société publique Eskom arrêté

Matshela Koko, l'ex-PDG de la compagnie d'électricité en difficulté Eskom, a ainsi été arrêté pour corruption, blanchiment d'argent et fraude, aux côtés de son épouse et ses deux belles-filles. Selon le parquet, ces accusations sont liées à l'attribution de contrats présumés irréguliers d'un montant équivalent à 111 millions d'euros à la société d'ingénierie suisse Asea Brown Boveri (ABB), pour la centrale électrique de Kusile, à l'est de Johannesburg. "ABB continue de coopérer pleinement avec les autorités en Afrique du Sud sur cette affaire et continue de travailler sur le projet Kusile conformément à ses obligations contractuelles existantes", a déclaré jeudi à l'AFP Eike Meuter, responsable de la communication d'ABB, au téléphone depuis Zurich. En 2020, ABB a publié une déclaration indiquant qu'elle avait conclu un accord avec Eskom et les enquêteurs sud-africains, dans lequel elle espérait "se libérer mutuellement de toute réclamation associée" au contrat de Kusile. M. Koko, crâne rasé, lunettes fines et sweat à capuche noir, ainsi que ses co-accusés ont comparu jeudi après-midi devant le tribunal de Middleburg, quelque 160 km au nord-est de Johannesburg. L'affaire de l'ex-PDG s'inscrit dans le contexte plus large des pillages et de la mauvaise gestion des entreprises publiques sud-africaines qui ont caractérisé la présidence de Jacob Zuma (2009-2018), une corruption si massive que les Sud-Africains la qualifient de "capture d'Etat". Cette affaire est la plus récente depuis la publication cette année du rapport accablant d'une commission d'enquête sur la corruption sous Zuma, qui a entendu plus de 300 témoins en quatre ans. Dimanche, le président Cyril Ramaphosa s'était engagé à mettre en oeuvre un grand nombre des recommandations du rapport, qualifiant la corruption d'"agression" contre les institutions sud-africaines.

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