Les premières investigations menées à la suite de cette attaque "nous montrent qu'il y a eu des complicités malheureuses qui ont livré ce convoi à la merci d'hommes sans foi ni loi", a déclaré le général Keita à l'issue du conseil des ministres. Le ministre n'a pas précisé la nature de ces complicités mais des sources locales et sécuritaires évoquent des informateurs civils au sein même du convoi. Le convoi escorté par l'armée qui devait ravitailler la ville de Djibo (nord) a effectué de nombreux arrêts sur le chemin, à la demande de certains passagers, et c'est lors d'une de ces haltes qu'il a été attaqué. Cette attaque a fait au moins 11 morts, tous des soldats, 28 blessés et une cinquantaine de civils portés disparus, selon un bilan officiel. Mais selon des sources sécuritaire, le bilan pourrait dépasser soixante morts. "Ce bilan est sérieux avec plusieurs pertes en vie humaine, des blessés et d'importants dégâts matériels", a résumé le général Keita, précisant que ce bilan encore "provisoire" sera précisé lors d'une conférence de presse prévue vendredi. "Nous sommes sous le choc mais cela ne doit pas entamer notre lutte et notre mobilisation, notre engagement", a-t-il souligné, ajoutant que "des actions sont en cours pour que les voies qui mènent à Djibo soit dégagées le plus vite et que la ville, qui est privée de vivres et articles divers, puisse être ravitaillée le plus vite possible". Cette ville, comme d'autres dans le nord du pays, est soumise à un blocus des groupes jihadistes qui ont récemment dynamité des ponts sur de grands axes routiers, et est ravitaillée par des convois escortés par l'armée. Selon des sources sécuritaires, plusieurs dizaines de camions qui ont échappé à l'attaque se sont repliés sur la ville de Bourzanga (nord). C'est la deuxième attaque meurtrière ce mois-ci contre un convoi de ravitaillement dans le nord du pays. Début septembre, l'explosion d'une bombe artisanale entre Djibo et Bourzanga avait tué au moins 35 civils, dont plusieurs enfants. Dans un communiqué publié mercredi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a "déploré" cette attaque et "appelé les autorités burkinabè à faire tous les efforts pour identifier et traduire les auteurs en justice". Le Burkina Faso, où des militaires ont pris le pouvoir en janvier en promettant de faire de la lutte anti-jihadiste leur priorité, est confronté comme plusieurs de ses voisins à la violence de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique. Depuis 2015, les attaques récurrentes y ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.
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