"La Monusco condamne fermement les actions hostiles du M23 et leurs répercussions graves sur les populations civiles et l'appelle à cesser immédiatement toute belligérance", a tweeté la force onusienne. Le M23, pour "Mouvement du 23 mars", est une ancienne rébellion tutsi qui a repris les armes en fin d'année dernière. En juin, il s'est emparé de la cité de Bunagana, à la frontière ougandaise et, après plusieurs semaines d'accalmie, progresse depuis le 20 octobre à l'intérieur du territoire de Rutshuru. Plusieurs témoins interrogés par téléphone ont indiqué samedi, sous couvert d'anonymat, que le M23 avait pris le contrôle des localités de Kiwanja et Rutshuru-centre, situées sur la route nationale 2, axe stratégique reliant Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, aux villes du nord et à l'Ouganda. Egalement interrogé, un porte-parole de l'armée dans la région ne faisait à ce stade aucune déclaration. Les Casques bleus "sont mobilisés en soutien" aux forces armées de RDC (FARDC), a assuré sur Twitter la Monusco, que beaucoup de Congolais accusent d'inefficacité face aux groupes armés qui terrorisent l'est du pays depuis près de 30 ans. Les Casques bleus sont déployés en RDC depuis fin 1999. La Monusco a "élevé le niveau d'alerte de ses troupes, déployées pour soutenir les FARDC dans leurs opérations contre le M23. Elle fournit un appui aérien, du renseignement et de l'équipement", précise-t-elle, sans autre indication sur cette augmentation du "niveau d'alerte" des Casques bleus. La force de l'ONU ajoute qu'elle "apporte aussi une assistance médicale aux soldats blessés et effectue des vols de surveillance et de reconnaissance au profit des FARDC". Elle ajoute avoir mis en place un "Centre de coordination des opérations (CCO)" avec les FARDC. En novembre-décembre 2012, le M23 avait occupé Goma pendant une dizaine de jours, avant d'être vaincu l'année suivante par les forces armées congolaises et les Casques bleus, après 18 mois de guérilla. Sa résurgence a provoqué une vive tension entre la RDC et le Rwanda, accusé par Kinshasa de soutien actif à cette rébellion. Plusieurs initiatives diplomatiques ont été lancées pour tenter de surmonter la crise, sans succès jusqu'à présent.
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