"J'ai été parmi les premiers agents de sécurité à arriver dans cette zone, j'ai vu les cadavres de neuf personnes pour la plupart des civils dont des femmes et des enfants", a déclaré Ahmed Ali, ajoutant que des dizaines d'autres personnes ont été blessées.Un autre agent de sécurité, Yusuf Abdullahi, a donné un bilan similaire.
Les deux "explosions simultanées" se sont produites sur une route longeant le ministère et ont fait "plusieurs victimes", a indiqué auparavant Sadik Dudishe, porte-parole de la police somalienne.
"Des terroristes impitoyables ont tué des mères.Certaines d'entre elles sont mortes avec leurs enfants piégés sur le dos", a-t-il déclaré lors d'un point de presse, ajoutant que les assaillants avaient ciblé "des étudiants et d'autres civils".
Un des véhicules rempli d'explosifs est parvenu à pénétrer dans l'enceinte du ministère, déclenchant des tirs, a indiqué un autre policier Ibrahim Mohamed.
"Quelques minutes plus tard, une autre explosion s'est produite dans la même zone", a-t-il ajouté.
Selon un témoin, Abdirahman Ise, il y avait beaucoup de monde sur la route longeant le ministère au moment de la première explosion.
"J'ai vu beaucoup de fumée aux alentours du ministère et beaucoup de dégâts", a rapporté autre témoin, Amino Salad.Les explosions ont soufflé les fenêtres des bâtiments voisins, selon la police et des témoins.
- "Guerre totale" -
Ce genre d'attentat - qui n'a pas été immédiatement revendiqué - est généralement attribué par les autorités somaliennes aux militants jihadistes shebab qui mènent régulièrement des attaques dans la capitale et les grandes villes de Somalie.
Le groupe islamiste, lié à Al-Qaïda, combat depuis 2007 le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale.Il a été chassé des principales villes - dont Mogadiscio en 2011 - mais reste solidement implanté dans de vastes zones rurales, notamment dans le sud du pays.
Les shebab ont revendiqué l'attaque la semaine dernière contre un hôtel dans la ville portuaire de Kismayo qui a fait neuf morts et 47 blessés.
Ces derniers mois, les shebab ont redoublé d'activité en Somalie, pays pauvre et instable de la Corne de l'Afrique, avec notamment un spectaculaire assaut, long d'une trentaine d'heures, fin août sur un hôtel de Mogadiscio.
Après cette attaque qui avait fait au moins 21 morts et 117 blessés, le président Hassan Cheikh Mohamoud avait promis une "guerre totale" pour éliminer les shebab et appelé la population à se "tenir à l'écart" des zones contrôlées par les islamistes qui allaient être visés par de prochaines offensives.
Les forces de sécurité et des milices claniques locales ont notamment lancé des opérations militaires dans le centre du pays, qui ont permis selon les autorités de reprendre du terrain aux combattants islamistes.
Outre l'insurrection shebab, la Somalie est également menacée par une famine imminente, provoquée par la plus grave sécheresse observée depuis plus de 40 ans.
À travers le pays, 7,8 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, sont affectées par la sécheresse, dont 213.000 sont en grand danger de famine, selon l'ONU.Sans une mobilisation urgente, l'état de famine pourrait être déclaré avant la fin de l'année.
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