Les trois médiateurs - les présidents ghanéen et gambien Nana Akufo-Addo et Adama Barrow ainsi que le ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey qui représentait le président Faure Gnassingbé - n'ont pas fait de déclaration à la presse. La mission arrivée en milieu de journée a repris le chemin de l'aéroport en fin d'après-midi. Elle avait été mandatée par les dirigeants des Etats membres de la Cédéao réunis en sommet le 22 septembre pour essayer de trouver une issue à la querelle diplomatique qui oppose Bamako et Abidjan à propos du sort de 46 soldats ivoiriens arrêtés le 10 juillet à leur arrivée au Mali. Abidjan et l'ONU affirment que ces soldats devaient participer à la sécurité du contingent allemand des Casques bleus au Mali. Mais Bamako dit les considérer comme des "mercenaires" venus attenter à la sûreté de l'Etat. La junte malienne avait prévenu avant de recevoir la mission qu'elle ne se laisserait pas imposer une solution. "Nous allons les écouter (...) Mais si c'est pour imposer des décisions au Mali, cela ne passera pas", avait déclaré en début de semaine le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop. La veille de la mission, la junte s'est aussi dissociée des sanctions infligées par la Cédéao au voisin guinéen. Le Mali et la Guinée, membres de la Cédéao, sont suspendus de ses organes de décision pour sanctionner la prise du pouvoir par des militaires qui ont renversé les régimes civils en août 2020 au Mali et en septembre 2021 en Guinée, et leur maintien prolongé à la tête de ces pays. Outre l'envoi d'une mission au Mali, le sommet de la Cédéao du 22 septembre a décidé de suspendre toute assistance et transaction des institutions financières de l'organisation avec la Guinée. Le gouvernement malien s'est dit "outré" par ces mesures. Exprimant une "solidarité indéfectible" avec les Guinéens, il a dans un communiqué décidé "de se désolidariser de toutes les sanctions illégales, inhumaines et illégitimes prises à l'encontre de (cette) République soeur". Le Mali a lui même été soumis de janvier à juillet de la part de la Cédéao à un sévère embargo commercial et financier punissant le projet des militaires de rester au pouvoir jusqu'à cinq années supplémentaires. La junte s'est depuis engagée sous la pression à organiser des élections en février 2024, et la Cédéao a levé l'embargo. Mais des sanctions individuelles restent en vigueur contre les membres de la junte. La Guinée a été l'une des rares à se solidariser avec le Mali face aux sanctions de janvier, et a maintenu ses frontières ouvertes avec lui. kt-mk-sd-lal/emd
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.