"J'ai entendu de lourdes détonations vers 4H30 (locales et GMT), et là les routes autour de ma maison sont barrées par des véhicules militaires", a affirmé l'un d'eux, vivant près de la présidence. Plusieurs axes de la capitale burkinabè étaient bloqués vendredi matin par des militaires stationnés, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ces militaires stationnent sur les principaux carrefours de la ville, notamment dans le quartier de Ouaga 2000 où se situe la présidence et le camp militaire de la junte au pouvoir, mais aussi devant le siège de la télévision nationale, a constaté l'un d'eux. Le signal de la télévision nationale était coupé vendredi matin, un écran noir remplaçant les programmes avec un message indiquant "No video signal" ("Pas de signal vidéo"). Le Burkina Faso est dirigé par une junte militaire depuis fin janvier 2022, arrivée au pouvoir lors d'un coup d'Etat. L'homme fort de cette junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, avait promis de faire de la sécurité sa priorité, dans ce pays miné depuis des années par des attaques jihadistes. Mais la situation ne s'est pas améliorée et les attaques meurtrières, touchant dizaines de civils et soldats se sont poursuivies. Cette semaine encore un convoi qui devait ravitailler en vivres la ville de Djibo (nord) a été attaqué par des jihadistes présumés. 11 soldats sont morts, 28 personnes ont été blessées et 50 civils portés disparus, selon le dernier bilan officiel. Depuis 2015, les attaques récurrentes y ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.
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