Des Massaï qui vivent dans le district de Ngorongoro, dans le nord de la Tanzanie, accusent le gouvernement de vouloir les déplacer pour pouvoir organiser des safaris et des parties de chasse dans cette région, l'une des plus touristiques d'Afrique de l'Est. Les autorités tanzaniennes rejettent de leur côté ces accusations, arguant que la population croissante des Massaï y empiète sur la faune et la flore et qu'elles doivent "protéger" près de 1.500 km2 de l'activité humaine. L'affaire a été portée devant la Cour est-africaine de justice - l'instance judiciaire de la Communauté d'Afrique de l'Est - basée à Arusha, en Tanzanie. "Malheureusement la cour a statué contre nous", a déclaré l'avocate de la communauté Massaï, Esther Mnaro, en ajoutant que celle-ci pourrait faire appel de la décision. Les représentants massaï avaient affirmé devant les trois juges de la cour régionale que les terres leur appartiennent et demandé à la cour "d'arrêter les expulsions, arrestations, détentions et persécutions" de leurs membres. Le gouvernement tanzanien, qui a par le passé affirmé que la cour régionale n'était pas une juridiction compétente, n'a pas immédiatement réagi à cette décision. Un policier a été tué en juin dans la région de Loliondo (nord) lors de heurts entre des policiers et des Massaï qui s'opposaient à la pose de "balises" séparant zones d'habitat humain et d'animaux sauvages. Amnesty International avait alors accusé les autorités d'"expulsion forcée illégale". La Tanzanie a historiquement permis aux communautés indigènes comme les Massai de vivre sur des parcs nationaux, dont le célèbre cratère de Ngorongoro, site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Mais la population et ses troupeaux y ont fortement augmenté ces dernières années. En juin, des experts de l'ONU s'étaient dits "préoccupés par les projets de la Tanzanie visant à déplacer près de 150.000 Massaï de Ngorongoro et de Loliondo sans leur consentement libre, préalable et éclairé", évoquant une possible "expulsion forcée" illégale. La Cour est-africaine de justice a été créée en 2001 pour s'assurer du respect des lois de la Communauté d'Afrique de l'Est, composée de sept pays (Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie et République démocratique du Congo). ho-burs-ammu/dyg/emd
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