La cour d'appel de Nador (nord du Maroc) a décidé jeudi "d'alourdir les peines de onze mois de prison en première instance à trois ans", a déclaré à l'AFP Omar Naji, militant de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH). "Ce verdict est très sévère alors que nous espérions que ces peines soient allégées", a regretté M. Naji. Les 15 condamnés, soudanais et tchadiens, font partie des personnes arrêtées après la tentative d'entrée en force de près de 2.000 migrants en situation irrégulière le 24 juin à Melilla à partir du poste frontalier marocain de Nador. Ils étaient poursuivis pour "entrée illégale sur le sol marocain", "violence contre agents de la force publique", "attroupement armé" et "refus d'obtempérer". "Tous ont rejeté les accusations de violences", a précisé M. Naji de l'AMDH, principale association indépendante de défense des droits humains au Maroc, en soulignant qu'il "s'agit de demandeurs d'asile". Le drame de Nador-Melilla a fait 23 morts parmi les migrants, selon les autorités marocaines -- 27, d'après l'AMDH, provoquant une vive indignation au Maroc et à l'étranger. Ce bilan humain est le plus lourd jamais enregistré lors d'une des nombreuses tentatives de migrants d'entrer à Melilla et dans l'enclave espagnole voisine de Ceuta, qui constituent les seules frontières terrestres de l'Union européenne avec le continent africain. Depuis le 24 juin, plusieurs dizaines de migrants, en majorité des Soudanais, ont été condamnés en première instance à des peines allant de huit mois à deux ans et demi de prison ferme par la justice marocaine. Situé à la pointe nord-ouest de l'Afrique, le Maroc est un pays de transit pour de nombreux candidats à l'émigration qui cherchent à rejoindre l'Europe depuis ses côtes atlantique ou méditerranéenne, ou en franchissant les clôtures qui séparent le Maroc des enclaves de Ceuta et Melilla.
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