Issa Sallet Adoum, Ousman Yaouba et Tahir Mahamat, membres du groupe 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) accusés du massacre, le 21 mai 2019, de 46 civils dans des villages du nord-ouest, ont notamment été reconnus coupable de "meurtres", "actes inhumains" et de "traitements humiliants et dégradants". Le premier a été condamné à la perpétuité et les deux autres à vingt ans de réclusion. La CPS a été créée en 2015 par le gouvernement sous le parrainage de l'ONU pour juger les crimes de guerre et contre l'Humanité commis depuis 2003 et ce premier verdict était particulièrement attendu. Elle avait ouvert son procès le 25 avril dernier et le parquet avait requis mi-août la perpétuité pour les trois accusés. Issa Sallet Adoum, a également été condamné en sa "qualité de chef militaire" pour des "viols commis par ses subordonnés constitutifs", de "crimes contre l'humanité" et "crimes de guerre", précise le communiqué de la CPS. Mahamat Tahir, un des trois accusés qui clame son innocence, s'est présenté affaibli à l'audience sur un brancard après avoir entamé une grève de la fin depuis 21 jours, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les accusés ont trois jours pour interjeter appel, précise la Cour qui les a acquittés des chefs de "torture en tant que crime de guerre". La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, est le théâtre depuis 2013 d'une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d'intensité depuis 2018. Elle a opposé dans les premières années des milices à majorité musulmane coalisées au sein de l'alliance Séléka, à d'autres - les anti-balakas -, dominées par les chrétiens et animistes, l'ONU accusant les deux camps de crimes de guerre et contre l'Humanité. La guerre civile se poursuit aujourd'hui entre des groupes armés rebelles, issus des Séléka et anti-balakas parfois réunis, et l'armée du président Faustin Archange Touadéra épaulée par des centaines de paramilitaires russes.
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