Journalistes de RFI tués au Mali: "une opération criminelle méthodique" selon une association partie civile

Infos. Les journalistes de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon, retrouvés morts le 2 novembre 2013 au Mali, ont été tués par un réseau jihadiste lors d'une "opération criminelle méthodique", a indiqué lundi l'association qui porte leurs noms, neuf ans après.

Journalistes de RFI tués au Mali: "une opération criminelle méthodique" selon une association partie civile

Lors d'un reportage pour Radio France Internationale (RFI), Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, avaient été enlevés puis tués, près de Kidal, quelques mois après l'opération française Serval destinée à contrer des jihadistes menaçant de prendre Bamako. Le double assassinat a été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), mais des zones d'ombre demeurent sur les circonstances des faits. Selon la version officielle, un convoi de militaires français avait découvert les corps des reporters, tués par balles, non loin du pick-up de leurs ravisseurs, tombé en panne. Les enquêteurs privilégiaient la thèse d'une prise d'otages ratée d'un groupe jihadiste. Or, selon l'Association des amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, cette thèse est contredite par les éléments de téléphonie transmis par la justice malienne aux magistrats antiterroristes français, chargés d'une information judiciaire. L'exploitation de ces éléments "tend à démontrer que les quatre ravisseurs et assassins présumés, longtemps considérés comme un petit groupe de combattants sans grade et opportunistes, appartiendraient en fait à un réseau beaucoup plus vaste, qui a prémédité son opération criminelle de façon méthodique", détaille dans un communiqué l'association, partie civile. Baye Ag Bakabo, cadre d'Aqmi considéré comme l'un des commanditaires de l'enlèvement des deux journalistes, a été tué en juin 2021 au Mali par les militaires français de l'opération Barkhane. Lui "et l'un de ses trois complices, Al Hassan Ag Toukassa, ont été auditionnés par les services français à Kidal en mars 2013", soit huit mois avant l'assassinat des deux journalistes, est-il précisé. "Est-ce une simple coïncidence ?", demande l'association qui veut savoir si les deux hommes "étaient aussi des informateurs des services français". L'association dit attendre "avec grand intérêt le retour des nouvelles demandes de déclassification transmises au ministère français des Armées par les magistrats instructeurs". L'association participera jeudi à Vienne (Autriche) à une rencontre internationale organisée par l'Unesco, Reporters Sans Frontières et Free Press Unlimited. Cette rencontre marquera les neuf ans de la mort de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, ainsi que le 10e anniversaire du Plan d'action de l'ONU sur la sécurité des journalistes. "C'est justement à la suite du drame de Kidal que l'ONU a déclaré le 2 novembre +Journée internationale de lutte contre l'impunité des crimes contre les journalistes+", rappelle l'association.

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