Des Massaï qui vivent dans le district de Ngorongoro, dans le nord de la Tanzanie, accusent le gouvernement de vouloir les déplacer pour pouvoir organiser des safaris et des parties de chasse dans cette région, l'une des plus touristiques d'Afrique de l'Est. Les autorités tanzaniennes rejettent de leur côté ces accusations, arguant que la population croissante des Massaï y empiète sur la faune et la flore et qu'elles doivent "protéger" une superficie de près de 1.500 km2 de l'activité humaine. "L'affaire est cruciale pour les résidents de Loliondo", a déclaré à l'AFP l'avocat Yonas Masiaya. "La zone est strictement interdite au pâturage et les habitants de la zone en dépendent", notamment pour le pâturage et l'eau", a-t-il déclaré, ajoutant que la communauté voulait que les juges annulent la décision du gouvernement. La plainte a été déposée en septembre, plusieurs semaines avant une décision de la cour de justice est-africaine qui avait débouté les membres de la communauté Massaï. Les juges de Cour de justice d'Afrique de l'Est, basée à Arusha, en Tanzanie, avaient estimé le 30 septembre qu'aucune compensation n'était due pour les membres de la communauté Massaï évincés de leurs terres. Un policier a été tué en juin dans la région de Loliondo lors de heurts entre des policiers et des Massaï qui s'opposaient à la pose de "balises" séparant zones d'habitat humain et d'animaux sauvages. Amnesty International avait alors accusé les autorités d'"expulsion forcée illégale". La Tanzanie a historiquement permis aux communautés comme les Massai de vivre sur des parcs nationaux, dont le célèbre cratère de Ngorongoro, site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Mais la population et ses troupeaux y ont fortement augmenté ces dernières années. En juin, les experts de l'ONU s'étaient dits "préoccupés par les projets de la Tanzanie visant à déplacer près de 150.000 Massaï de Ngorongoro et de Loliondo sans leur consentement libre, préalable et éclairé". En 2009, des milliers de familles Massaï avaient été déplacées de Loliondo pour permettre à une société émirati spécialisée dans les safaris, Otterlo Business Corporation, d'organiser des parties de chasse sur place. Cet accord a finalement été annulé par le gouvernement en 2017, sur fond d'accusations de corruption.
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