"J'ai pris cette décision car j'ai déterminé que le gouvernement du Burkina Faso n'a pas mis en place, ou fait des progrès continus en vue d'établir, le respect de l'Etat de droit et du pluralisme politique", éléments nécessaires dans le cadre du programme Agoa (African Growth Opportunities Act), a justifié le président américain Joe Biden dans une lettre envoyée au Congrès américain. L'exclusion du pays ouest-africain sera effective au 1er janvier prochain, a précisé le courrier. Dans un communiqué, l'ambassadrice américaine au commerce, Katherine Tai, a insisté sur la nécessité pour le "Burkina Faso de prendre les décisions nécessaires pour répondre aux conditions de l'accord et au retour de la démocratie". "Je vais fournir au Burkina Faso une feuille de route claire leur permettant de réintégrer le programme et notre administration va travailler avec eux afin d'y parvenir", a ajouté Mme Tai. L'Agoa, mis en place en 2000 et dont la liste des pays bénéficiaires est révisée tous les ans, établit une coopération économique et commerciale avec le continent africain. Il facilite les exportations africaines vers les Etats-Unis pour soutenir le développement économique. Dans le cadre de cet accord des milliers de produits africains peuvent bénéficier de réductions de taxes à l'importation, sous réserve cependant de conditions remplies concernant notamment les droits humains, la bonne gouvernance ou la protection des travailleurs. En début d'année, les Etats-Unis avaient exclu trois autres pays du programme, l'Ethiopie, le Mali et la Guinée, en estimant également que les actions prises par ces trois gouvernements en violaient les principes. Confronté depuis 2015 à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes qui ont fait des milliers de morts et contraint quelque deux millions de personnes à fuir leurs foyers, le Burkina Faso a été secoué par deux coups d'Etat militaire depuis le début de l'année. Le 24 janvier, des militaires emmenés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba avaient renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé de laxisme face aux attaques, avant d'être à son tour déposé le 30 septembre par le capitaine Ibrahim Traoré.
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