Le gouvernement congolais fait face ces dernières semaines à une offensive du groupe armé du M23 ("Mouvement du 23 mars") dans l'est de la RDC, qui a ravivé les tensions historiques avec son voisin rwandais qu'il accuse de soutenir cette ancienne rébellion tutsi. Kigali a toujours contesté ces affirmations et affirme en retour que la RDC collabore avec des rebelles hutu rwandais. La RDC a expulsé le 29 octobre l'ambassadeur rwandais à Kinshasa et rappelé son chargé d'affaires à Kigali. Dans un communiqué lundi, le gouvernement rwandais a affirmé qu'un "avion de chasse Sukhoi-25 de la République démocratique du Congo a violé l'espace aérien rwandais à 11H20 (locale, 08H30 GMT) ce matin et s'est brièvement posé à l'aéroport de Rubavu dans la province de l'Ouest". "Aucune action militaire n'a été entreprise par le Rwanda en réponse, et l'avion est retourné en RDC. Les autorités rwandaises ont protesté contre cette provocation auprès du gouvernement de la RDC, qui a reconnu l'incident", ajoute le texte. Samedi, les ministres des Affaires étrangères des deux pays réunis en Angola avaient annoncé s'engager à un "maintien du dialogue" et à définir "un calendrier pour accélérer la mise en oeuvre de la feuille de route" signée en juillet et prévoyant une cessation des hostilités. Les relations entre le Rwanda et la RDC sont aussi conflictuelles qu'historiques, engluées depuis près de 30 ans dans le contrecoup du génocide de 1994. La résurgence depuis fin 2021 du M23 dans l'est de la RDC a ravivé la tension entre les deux voisins. Si Kigali dément tout soutien au M23, un rapport d'experts indépendants mandatés par le Conseil de sécurité des Nations unies avait détaillé en août l'implication du Rwanda, "unilatéralement ou conjointement avec les combattants du M23" dans l'est congolais. Washington a répété la semaine dernière ses "inquiétudes quant au soutien du Rwanda au M23". Le Kenya a annoncé mercredi le déploiement de troupes, dans le cadre d'une force conjointe de la Communauté est-africaine (Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Soudan du Sud, Ouganda et RDC) décidée en avril pour aider à restaurer la stabilité en RDC. Selon l'ONU, les combats entre l'armée congolaise et le M23 ont déplacé depuis le 20 octobre quelque 50.000 personnes.
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