Les avocats des deux hommes avaient saisi la chambre de l'instruction pour obtenir l'annulation des inculpations de Jean-Luc Martinez et Jean-François Charnier, ancien cadre de l'Agence France Museums, estimant qu'il n'existait pas d'indices graves et concordants justifiant les poursuites. L'avocat général a requis oralement l'annulation des inculpations avec des motifs distincts pour les deux personnes, a confirmé à l'AFP une source judiciaire. M. Charnier a été mis en examen en juillet pour blanchiment par facilitation mensongère de l'origine de biens provenant d'un crime ou d'un délit et M. Martinez pour la même infraction ainsi que pour complicité d'escroquerie en bande organisée en mai. Les conseils de M. Martinez et M. Charnier n'ont pas souhaité s'exprimer. En revanche, l'avocat général a requis le rejet de la demande d'annulation de l'inculpation d'un galeriste germano-libanais, Roben Dib, soupçonné d'avoir participé à la falsification de l'origine des pièces d'antiquité. Dans cette information judiciaire, ouverte en 2020 après deux années d'enquête préliminaire, au moins huit personnes sont mises en examen. L'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), chargé des investigations, cherche à déterminer les responsabilités dans la vente de centaines d'antiquités issues de pillages dans des pays du Proche et du Moyen-Orient rendus instables par les Printemps arabes. Sont notamment concernées plusieurs pièces égyptiennes achetées des dizaines de millions d'euros au Louvre Abu Dhabi. M. Martinez est soupçonné d'avoir ignoré les alertes sur les soupçons de faux certificats d'origine de ces objets, ce qu'il conteste. "Le Louvre Abu Dhabi s'est évidemment appuyé pour l'acquisition d'objets de sa collection sur l'excellence française et il arrive ce sinistre épouvantable puisque c'est un trafic d'antiquités qui est aujourd'hui avéré et confirmé", a réagi auprès de l'AFP Me Jean-Jacques Neuer, avocat du Louvre Abu Dhabi, partie civile dans ce dossier. "La question est de savoir si on n'a pas vu, ce qui pose un problème très grave, ou si on n'a pas voulu voir, ce qui pose un problème encore plus grave, et quelle en est la raison", a-t-il ajouté. La décision sera rendue le 3 février.
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