"Non au pouvoir militaire", a crié la foule qui se dirigeait vers le palais présidentiel de Khartoum où siège le chef de l'armée qui a mené son putsch il y a un an. La police tirait des grenades lacrymogènes, a constaté un journaliste de l'AFP. Depuis que le général Burhane a brutalement arrêté la transition démocratique lancée en 2019, après la chute de la dictature islamo-militaire d'Omar el-Béchir, les partisans de la démocratie manifestent chaque semaine, malgré une répression qui a déjà fait 119 morts selon des médecins. "Nous n'arrêterons pas tant que le pouvoir militaire ne sera pas renversé au profit d'un gouvernement civil", a déclaré Hadia Mohammed, manifestante, à l'AFP. "Nous ne quitterons les rues que lorsque nous aurons atteint les objectifs de la révolution: liberté, paix et justice", renchérit Samer Omar, drapeau soudanais sur les épaules et casque jaune sur la tête pour se protéger. Selon des habitants, des milliers de Soudanais ont aussi manifesté à Wad Madani, dans le centre du pays et à Gedaref, dans l'Est. Un an après le putsch, aucun observateur n'imagine possible la tenue des élections promises à l'été 2023 et aucune figure politique ne semble prête à rejoindre le gouvernement civil annoncé par le général Burhane. Le camp pro-démocratie redoute un retour à l'ancien régime Béchir alors que le Soudan, l'un des pays les plus pauvres au monde, ne cesse de s'enfoncer dans la crise. Les conflits tribaux y sont en hausse du fait, disent les experts, du vide sécuritaire créé par le coup d'Etat et un tiers des 45 millions de Soudanais souffrent de la faim, 50% de plus qu'il y a un an, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).
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