"Non au génocide des Noubas", proclamaient des pancartes, ou "Les monts Nouba ne sont pas le Darfour", en référence à cette région de l'Ouest frontalier du Tchad où une guerre civile lancée en 2003 sous la dictature d'Omar el-Béchir a fait 300.000 morts et plus de deux millions de déplacés. "On manifeste pour dénoncer les tueries et le déplacement de notre peuple à Lagawa", ville de l'Etat du Kordofan-Ouest, lance une manifestante, Ahlam Ali, à l'AFP. C'est dans la ville de Lagawa qu'en octobre, au moins 19 personnes ont été tuées, selon l'ONU, dans des affrontements entre Noubas, issus d'ethnies africaines, et membres de la puissante tribu arabe des Misseriyas. "Nous sommes le peuple autochtone, ils veulent nous forcer à quitter nos terres", renchérit un autre manifestant, Saïd Issa. "Ils utilisent la force de l'Etat et ses armes mais on ne se taira pas", ajoute-t-il, alors que régulièrement les prodémocratie accusent le pouvoir militaire, installé il y a un an à Khartoum par un putsch, d'exacerber les tensions ethniques. Cette année, plus de 600 personnes ont été tuées et plus de 210.000 autres déplacées par des conflits tribaux au Soudan, selon l'ONU. Ces violences naissent généralement de disputes pour l'accès à l'eau et aux terres, une question très sensible au Soudan où agriculture et élevage représentent 43% des emplois et 30% du PIB.
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